La participation en masse est le véritable garant de la crédibilité des élections législatives

Touria Alaoui Skalli, membre du BP du PPS
et 2e candidate de la liste nationale des femmes

La liste nationale des femmes PPS est une liste de 75 femmes et 15 jeunes hommes, qui mènent la campagne électorale à « Tambour battant », précise Dr Touria Alaoui Skalli, membre du Bureau Politique du PPS  et candidate classée deuxième de la liste nationale des femmes du parti du livre. Elle rappelle, dans cet entretien, que le parti est resté fidèle à ses principes en faveur de la parité et de l’égalité. Le PPS a décidé de présenter une liste des jeunes avec la parité : 15 jeunes hommes et 15 jeunes femmes. Pour elle, le premier critère de la réussite de cette échéance électorale  est la participation en masse de la population, avec ses hommes et ses femmes…c’est là le véritable garant de la crédibilité de ces élections. Les propos.

Al Bayane : Comment  se déroule la campagne électorale de la liste nationale des femmes PPS ? Et quel en est le  programme ?

Touria Alaoui Skalli : La liste nationale «des femmes» est en réalité une liste de la circonscription nationale, réservée à 60 femmes et 30 jeunes des deux sexes, donc une liste nationale de 90 candidates (et jeunes candidats pour une part). Il faut donc noter qu’il y a eu une évolution favorable de la loi électorale, dans la mesure où les 30 sièges réservés aux jeunes, exclusivement des hommes lors des dernières élections, incluent désormais obligatoirement les hommes et les femmes. Notre parti, le PPS, a décidé de présenter une liste de jeunes avec la parité, 15 jeunes hommes et 15 jeunes femmes, fidèle à ses principes en faveur de la parité et l’égalité. La campagne de la liste des femmes, c’est donc une liste de 75 femmes et 15 jeunes hommes, qui mène sa campagne «tambour battant».

La liste nationale a aussi établi son programme de campagne, qui comporte deux volets. Premièrement, une caravane de la liste nationale, un grand car agrémenté aux couleurs du PPS, et doté de hauts parleurs, nous emmènera dans diverses circonscriptions du Maroc, de Rabat vers Kenitra, Fès, Taza, Oujda et Nador puis Tanger. Ensuite, nous irons vers Errachidia, Rissani, Marrakech, Agadir, Tiznit et Guelmim, et jusqu’à Tan Tan !

Les endroits où le parti a présenté en tête de liste des candidates femmes ou des jeunes seront ciblés, pour leur apporter notre soutien dans cette période difficile de campagne électorale. Mais l’enthousiasme est au rendez vous !

Le deuxième volet concerne les circonscriptions locales dont sont issus chacune et chacun des candidats de la liste nationale. C’est donc continuer le travail de terrain, le porte à porte et les réunions avec les électeurs et les électrices. La deuxième phase de la campagne est réservée à cette mobilisation de proximité.

La question des droits de la femme occupe une place de choix dans le programme électoral du parti. Quel bilan dressez-vous de la situation de la femme marocaine sur le plan économique et sociale ?

Le PPS a toujours été le fer de lance dans la lutte pour défendre les droits de la femme, depuis des décennies. Ces droits se composent de droits sociaux, économiques et politiques.

La situation de la femme dans le pays souffre encore au 21ème siècle de maux inacceptables, qui empêchent le progrès de la société dans son ensemble. Car les femmes sont non seulement la moitié de la population, mais jouent un rôle de premier plan aussi bien dans la famille qu’en dehors de celle-ci, lorsqu’elle est enseignante, infirmière, ouvrière ou paysanne. C’est cette large catégorie de travailleuses qui subit les doubles contraintes du travail et de la responsabilité familiale et ménagère, en plus de la responsabilité dans l’éducation des enfants. La société n’est pas encore consciente qu’en protégeant la femme dans ses droits à une sécurité en santé, elle qui est exposée aux risques de la maternité et de l’accouchement, c’est toute la famille et la société marocaine qu’on protège. Dans l’éducation, le taux d’analphabétisme est toujours inacceptable, et encore une fois les femmes en sont les premières victimes, surtout en milieu rural.

La scolarisation des enfants, si on peut constater avec réconfort que plus de 90% des enfants de six ans, garçons et filles sont sur les bancs (plus ou moins encombrés) de l’école, il ne faut pas oublier que la chute de ce pourcentage est effrayante dès l’accès au collège, et particulièrement pour les filles. Des solutions adéquates selon l’approche genre sont à mettre en place de façon urgente et généralisée. Concernant l’emploi, les inégalités sont là aussi à prendre en compte. Selon les données de l’Enquête nationale emploi (ENE, 2013), à l’échelle nationale, le taux d’activité des hommes est près de 3 fois supérieur à celui des femmes. Même pour les femmes diplômées du supérieur, ce taux se situe à 49% contre  72% chez les hommes de même catégorie. C’est donc dans un souci global d’équité que les politiques publiques doivent être pensées dans les prochains défis que se lancent le parti et le pays.

Quels sont,  à votre avis, les enjeux de ces élections législatives 2016 et quelles sont aussi vos attentes ?

Les élections législatives 2016 sont un grand examen pour le pays dans son ensemble, un grand examen où les maitre-mots sont la démocratie, la stabilité du pays et de ses institutions, leur bon fonctionnement.

Le premier critère de la réussite de cette échéance  est la participation en masse de la population, avec ses hommes et ses femmes, c’est là le véritable garant de la crédibilité de ces élections, dont découlera tout le reste, parlement, gouvernement et programmes de réformes. Les autres critères non moins importants sont la transparence, la lutte contre toute forme de fraude électorale, la confrontation responsable des programmes et des projets de société, par des débats qui permettent d’élever la conscience citoyenne des Marocaines et des Marocains où qu’ils se trouvent. Pour ma part, je souhaite à mon parti, le PPS, d’aller encore plus de l’avant, grâce au soutien toujours grandissant des populations qui reconnaissent le sérieux de nos actions au gouvernement dans tous les domaines qu’il a eu à gérer. Je souhaite que les militantes et les militants  dévoués au cours de cette campagne voient leurs efforts récompensés, par l’élection d’un nombre honorable de parlementaires, pour que nos idées aient encore plus de poids sur la scène politique nationale, pour le plus grand bien de notre peuple, davantage de justice sociale  et de développement économique.

Fairouz El Mouden 

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