Mohamed Nait Youssef
La musique et les arts sont aujourd’hui plus que jamais des atouts pour se réconcilier, découvrir et surtout redécouvrir la ‘’mémoire collective’’ et la culture marocaines notamment sa richesse, sa diversité.
En effet, le patrimoine musical national est connu depuis des siècles par son originalité, son évolution au fil des temps mais aussi par ses sources d’inspiration multiples et ancrées dans l’Histoire.
De nos jours, les jeunes musiciens et voix montantes de la chanson marocaine ont puisé dans plusieurs styles et univers musicaux à la fois amazigh, hassani, andalou, gnaoui… pour faire écouter cette musique sous d’autres cieux.
Parmi ces jeunes artistes on peut citer le chanteur et acteur Fayçal Azizi ayant reproduit ‘’Hak A Mama’’, un vieux titre chanté à l’origine par les communautés juives de la région du Tafilalt et enregistré pour la première fois la voix de la fameuse Zahra El Fassia.
Cette chanson à succès a fait le tour du monde grâce à d’autres chanteuses notamment Asma Lmnawar ou encore Neta Elkayam.
D’autres opus du répertoire ont été reproduis avec de nouveaux arrangements et rythmes dont ‘’L’merbout’’ chanté notamment par le est musicien, auteur-compositeur, Cheikh Mwijo, alias Moshe Attias, sans oublier Elie Melloul. Ce beau titre a enflammé dernièrement la toile avec une belle reprise du jeune chanteur, Taha. C’est ainsi le but de la musique ; voyager et bâtir des passerelles entre les différentes générations. C’est également embrasser cet horizon universel et vaste où les mélodes se mélangent et se marient en toute symbiose.
Par ailleurs, cette jeune génération d’artistes, de musiciens et de chanteurs, pour ne pas dire une vague, a œuvré pour injecter un nouveau sang dans les veines de la chanson marocaine.
Par exemple, de nouvelles voix de la chanson amazighe issues notamment des quatre coins du pays ont porté la chanson à d’autres univers artistiques plus rythmés et vastes. Du Jazz en passant par le blues, le Rock et la pop, les étoiles de la nouvelle scène entre autres ‘’Jubantouja’’, ‘’Meteor Airlines’’, ‘’ AZA’’, ‘’ Sarah et Ismael’’, ‘’ Meryem Aassid’’, ‘’Tifyur’’ et bien d’autres ont puisé dans l’héritage musical d’Ahidous, Ahwach, Izlan, des chants et de la poésie afin d’internationaliser et d’immortaliser la chanson amazighe.
Certes, aujourd’hui, faire de la musique en l’absence d’une véritable industrie musicale, des structures structurantes et d’un vrai marché est une aventure parfois à risque.
Or, ces jeunes artistes ont recouru au streaming et d’autres plateformes digitales pour promouvoir leur musique. Une alternative pour faire écouter notre musique et poésie à un public assez large ici et ailleurs.
