Le rôle consultatif des chambres professionnelles est en passe de limiter l’efficacité de leur action

mettre davantage d’éclairage sur ce domaine nodal, nous avons fait appel à  Abderrahmane Sarroute, président de la Chambre de la pêche maritime, Centre-Atlantique. Entretien.
Al Bayane : Quelle est la situation du secteur de la pêche ?
Abderrahmane Sarroute :
Tout d’abord, il convient d’indiquer qu’elle représente 3% du PIB, pourvoie plus de 500.000 postes d’emploi et assure le gagne-pain à plus de 4 millions de travailleurs. Avec une flotte artisanale de plus de 1600 barques, côtière de plus de 1800 bateaux et hauturière de plus de 300 navires, le secteur est en possession d’une flotte considérable, pouvant le  développer davantage. A la lumière de ces taux, la zone que couvre notre chambre et qui s’étend d’Imsouane à TanTan, occupe une place de choix au niveau national, allant jusqu’à 80% dans la pêche hauturière, 30% dans la côtière, tout en se dotant de pas moins de 94 unités de frigo, de conserverie, d’emballage et de commercialisation de l’industrie maritime. Le secteur est le second levier économique dans la région Souss Massa Drâa et le premier moteur de l’économie dans la région Guelmim Smara.

Comment la chambre peut-elle participer à la croissance de ce secteur ?

Il importe de relever que le rôle de la chambre maritime est exclusivement consultatif. Toutefois, nous nous attelons à nous acquitter de notre tâche afin de contribuer foncièrement à la mise à niveau du secteur, à travers la coordination, la présentation des suggestions pratiques et la préparation des programmes susceptibles d’aller de l’avant. De l’avis de tous, la chambre maritime a pu, en l’espace de quatre ans, mettre en fonction nombre de revendications et acquis, notamment,  l’installation des points de déchargement dans  nombre de ports, à Agadir, Sidi Ifni, TanTan… Notre effort a également abouti, au niveau de la mise en place des caisses en plastiques offertes à toutes les barques de la pêche artisanale, de la couverture médicale au profit des professionnels, de la mise en œuvre des coopératives en vue d’assurer les droits des acteurs de la pêche… D’autre part, nous nous focalisons pareillement à l’action de formation et d’encadrement en direction des marins, car nous considérons que les nouveautés du secteur nécessite un bon accompagnement dans ce sens. Notre intérêt a porté aussi sur la pêche hauturière, de par son importance et sa plus value

Est-ce que le respect de l’arrêt biologique est assuré ?

En dehors de quelques flottilles qui ne respectent pas cette démarche, la plupart le font. Nous veillons à ce que cette opération se passe dans les normes, car nous estimons que le respect de l’arrêt biologique est une mesure impérative pour préserver la ressource halieutique, dans son état embryonnaire.

Que pensez-vous de l’accord de pêche conclu entre l’Union européenne et le Maroc ?

En ce qui nous concerne, il est à noter que nous émettons nos réserves à propos de cette convention qui permet aux flottes étrangères de pêcher dans nos eaux territoriales. Si nous autorisons cette opération, cela veut dire que notre pays est doté d’un surplus de ressources halieutiques. En vérité, nous vivons un manque de produit maritime. Ce qui pousse à dire que cet accord est dicté par des considérations politiques et non professionnelles.

Nombre de marins et d’officiers de la pêche maritime souffrent de chômage et d’absence d’opportunités d’emploi, qu’en pensez-vous ?
Naturellement, le problème se pose, mais il faudrait insister sur une donne essentielle. C’est que la pêche hauturière ne souffre  pas d’oisiveté, même ses affres résident en le danger de faillite qu’il peut encourir en direction de certaines compagnies. Cependant, la pêche artisanale a grand besoin de main d’œuvre qualifiée, dans nombre de ports. Ce problème peut être résumé en l’absence de coordination et une agence qui pourrait être chargée d’inscrire ceux qui désirent avoir du travail dans le secteur de la pêche maritime.

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