Tabaamrant tue le Satan dans son nouvel album

Les chansons de ce nouveau travail musical véhiculent des messages s’articulant autour du thème de l’être humain. «Le but de la chanson, «Imout Iblis» est de réveiller l’inconscient. Car dans celui-ci demeure les choses négatives. En effet, l’être humain doit assumer la vie en tant que valeur, parce que la plupart des gens parlent de Satan sans parler de Dieu, leur créateur », souligne la chanteuse. Il fallait, entre autres, sortir l’être humain du mythe et de la doxa vers la logique, voire la logique divine, a-t-elle dit. Pour ce faire, poursuit-elle,  il faut d’abord réhabiliter l’inconscient du citoyen marocain. Par ailleurs, le titre de la chanson  dérange, et  n’a pas échappé aux critiques du public. Cette chanson, a-t-elle souligné,  a fait polémique dans la société, dans la mesure où le titre de l’album a interpellé les gens. Tabaamrant, depuis les débuts de sa carrière, a développé une passion pour le verbe et la poésie. Elle écrivait  ses textes avant de les chanter.  «Je n’ai jamais chanté une chance sans l’avoir écrite. J’écrivais toutes mes chansons, sauf une seule de mon premier album sorti en 1985 ». Dans les nouvelles chansons de l’album en l’occurrence « Adur Talat » «Atbir amzigh», l’artiste fait  appel à l’amour de la vie et à la vénération des valeurs humaines. Pour ce qui est de l’état des lieux de la musique amazighe, Tabaamrant n’a pas manqué de pointer du doigt l’éternel fléau : le piratage. «Qu’il s’agisse de compositeur, poète ou de chanteur, il y a phénomène dangereux, qui ne date pas d’aujourd’hui : le piratage sous toutes ses formes : électronique ou des marchés. J’espère que tous les artistes font face à cette vague du piratage », exhorte-t-elle. A cela s’ajoute l’entrave de l’archivage de la chanson amazighe.  «Aujourd’hui, j’ai un problème qui touche également tous les artistes, à savoir que les producteurs sont en faillite et qu’ils exercent d’autres métiers. Personnellement, j’ai sauvegardé tout mon héritage. Il y a un problème d’archivage de la musique amazighe, délaissée à son sort », déplore-t-elle. La diffusion reste un des problèmes auxquels fait face la chanson amazighe. «Je souffre encore du problème de diffusion, et ce depuis des années », conclut-elle.  Pour la chanteuse, l’art est un message qui reste après la mort physique de son créateur ; aussi est-il,  selon elle, une boussole pour  chaque société, et une bougie qui illumine les voies de nombre de gens dans la vie.

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