Toutes les musiques aiment Essaouira. Ce Musée à ciel ouvert où sont mêlées odeurs de l’Histoire, couleurs et lumières. Le Printemps musical des Alizés, tenu du 27 au 30 avril, était un moment artiste dense où les amoureux de la musique classique ont profité d’un weekend musical ensoleillé et rythmé aux compositions des grands ténors de la musique de chambre et du chant.
Le périple musical a fait le tour des grands lieux emblématiques de Mogador. On aurait cru que c’étaient le monde et ses cultures qui s’y étaient présentés durant les quatre jours de l’événement. La manifestation qui a démarré jeudi soir sur les compositions de l’Europe centrale a rendu un grand hommage aux maîtres de la musique classique à savoir, Brahms, Schumann, Mahler et bien d’autres.
Désormais une tradition, le Festival a aussi mis en valeur les musiciens en herbe. C’est alors que vendredi matin, les jeunes talents, encadrés par La Fondation Ténor pour la Culture – dans le cadre du Programme socio-culturel Mazaya -, ont fait vibrer les murs de l’espace culturel Dar Souiri en livrant un époustouflant spectacle. Il faut dire que cette initiative de penser à la relève et très louable.
Ceux qui ont assisté aux concerts ont certainement découvert ces après-midi au goût particulier à la cité des Alizés avec le Quatuor Hanson etle Yadain Piano Duo dont les talentueuses pianistes Dina Bensaid et Eloïse Bella Kohn qui a été nommée en 2014 «Révélation classique de l’Adami». Les musiciennes ont invité le public à un voyage musical aux univers sereins des scènes d’enfants de Schuman, le carnaval des animaux de Saint-Saëns et les compositions mélodieuses du pianiste, organiste et compositeur français, Fauré.
Des moments musicaux captivants
À Dar Souiri comme à l’église, l’Orchestre Philharmonique du Maroc, sous la direction d’Olivier Holt, a été accompagné pour la première fois, de l’Orchestre Symphonique de Guangzhou, venu de la République Populaire de Chine. Ces derniers ont offert aux mélomanes un concert inédit, samedi soir, à la place El Menzeh, en proposant une version de concert de l’Opéra-comique de Carmen de Bizet joliment réadaptée pour la ville d’Essaouira, dans une salle archicomble.
En effet, les visiteurs ont entamé la troisième journée du Festival avec une escapade musicale au cœur de la médina, à la place de l’horloge, marché aux Grains. Un moment pour découvrir l’esprit souiri, se balader dans les ruelles étroites de la ville et déguster les sardines, apprécier un verre de thé sur les terrasses en méditant les mouettes chanceler avec le vent ! Chaque musique est une invitation au voyage, à la quête de l’Autre, dans le rythme et les sonorités.
Le tour du monde de ce Festival a bien été accompli avec le pianiste Pascal Amoyel et la violoncelliste Emmanuelle Bertand, puis avec Reginald Mobley, le contreténor américain qui fait un retour en arrière, notamment à l’époque baroque, en faisant découvrir le répertoire méconnu des compositeurs noirs. L’aventure musicale ne s’est pas arrêtée là ; le Quatuor Hanson a revisité les œuvres de Beethoven et de Schumann. Un vrai régal !
Le périple musical a clôturé son aventure en Amérique du Sud à Dar Souiri avec une matinée musicale donnée par Sébastien Innocenti, Emilie Aridon, Sabrina Condello, Dorian Mercel et Fabio lo Curto.
Mohamed Nait Youssef