Quand la cité des Alizés accueille musicalement le monde à bras ouverts

Que vaut la vie sans musique ? Absolument rien. Essaouira, cité mystérieuse des vents et des arts œuvre pour le brassage des musiques universelles.

Cette année le bal de la 17e édition du printemps musical des Alizés a été ouvert en beauté, jeudi 27 avril, dans le lieu culturel et artistique emblématique Dar Souiri avec un voyage musical savoureux rendant hommage aux ténors de l’école de l’Europe Centrale notamment, Johannes Brahms, Gustave Mahler et Robert Schumann. Une soirée aux parfums de la musique de chambre magnifiquement livrée par Guillaume Vicent au piano, Régis Pasquier au violon, Adrien La Marca à l’alto et Christian-Pierre La Marca au violoncelle.

« Les musiques du monde sont chez elles à Essaouira, elles sont les bienvenues ici. La musique est aussi un instant de résidence. Car la régression est ailleurs, l’archaïsme est ailleurs, la peur et le doute sont aussi ailleurs. A Essaouira, nous sommes tous ici, ensemble », a souligné André Azoulay président fondateur de l’Association Essaouira Mogador lors de la soirée d’ouverture.

Moment musical incontournable et attendu des mélomanes, le printemps musical des Alizés séduit de plus en plus les amoureux et les férus de la musique classique et la musique de chambre. En effet, le petit vent froid qui soufflait sur la ville n’a pas empêché les festivaliers de faire la queue pendant plus de 45 minutes à l’extérieur de Dar Souiri. La salle était archicomble. Lors de cette soirée d’ouverture, le public a savouré pendant plus d’une heure et demie des compositions de Johannes Brahms (1833-1897) avec trio pour alto, violoncelle et piano en la mineur op.114, Gustave Mahler (1860-1911), quatuor avec piano en la mineur et Schumann, un Quatuor avec piano en mi bémol majeur op. 47 joués par les talentueux musiciens Guillaume Vicent au piano, Régis Pasquier au violon, Adrien La Marca à l’alto et Christian-Pierre La Marca au violoncelle.

Le vent magique de la musique de chambre emporte l’imaginaire et la verve du public à d’autres cieux, d’autres univers, en alimentant les âmes assoiffées de bonne musique.

«C’est un tour du monde que nous avions envie de vous faire vivre tout au long de ce weekend musical. Chaque concert est dédié à un pays, vous laissant le temps de vous imprégner de son folklore et de l’univers musical de chaque région», précise Dina Bensaid, directrice artistique du printemps musical des Alizés. Cette année, a-t-elle dit, «Essaouira invite le monde !».

Le monde est invité à se balader musicalement dans les ruelles étroites de l’ancienne médina, à humer les odeurs de l’histoire et d’apprécier la simplicité et la sympathie des petites gens ayant le rythme dans la peau. Ce weekend le public sera au rendez-vous samedi à 11h à la place de l’horloge et marché aux grains avec un concert musical en plein cœur de la cité.

À Dar Souiri, à 15h, une après-midi musicale sera donnée Pascal Amoyel au piano, Emmanuelle Bertrand au violoncelle. À 17h, l’église abrite un concert qui rendra hommage à l’école allemande, avec Beethoven et Schumann. Le jeu sera assuré par le quatuor Hanssan. A Dar Souiri s’invite aussi 200 ans de musique par des compositeurs noirs, du 18e siècle à nos jours, et qui seront présentés par Réginard Mobley au contreténor et Henry Lebedinsky au piano. Et ce n’est pas tout ! À place El Menzeh, à 21h, l’orchestre philarmonique du Maroc ne fera rimer l’atmosphère avec un concert mettant à l’honneur les compositions de Bloch, Poulenc et Bizet.

Ce voyage musical déposera ses valises en Amérique du Sud avec une clôture qui sera donnée dimanche 30 avril à Dar Souiri par Sébastien Innocenti, Emilie Aridon, Sabrina Condello, Dorian Marcel et Fabio Lo Curto.

Mohamed Nait Youssef

Related posts

Top