Une rencontre de communication au sujet de la mise en place d’un cadre devant créer la synergie requise entre les élus du Parti du progrès et du socialisme et les structures locales du parti tout au long de la mise en œuvre du Plan «Tajaddor» (enracinement, ancrage), feuille de route adoptée par le Comité central au lendemain des résultats obtenus par le PPS lors des élections législatives d’octobre 2016, a eu lieu jeudi au siège central du parti, à l’initiative du Bureau politique en partenariat avec l’Association Démocratique des Elus Progressistes (ADEP).
Cette rencontre s’est tenue sous la présidence de Karim Tej, Secrétaire général de l’ADEP et membre du BP du PPS, qui avait à ses côtés d’autres membres du BP : Rachid Roukbane, Abderrahim Bensar, Abdelahed Fassi Fihri, Mustapha Addichane, Aïcha lablak et Abdessamed Zemzami, qui a assuré par la suite la modération des travaux.
La rencontre s’est déroulée en présence donc d’autres membres du BP du PPS, des présidents des conseils communaux, de membres des régions, des membres du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, des membres du Groupement de l’action progressiste à la Chambre des Conseillers et de ministres.
Ouvrant les travaux, le SG de l’ADEP a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des débats initiés et encadrés par le Bureau politique autour du PlanTajaddor, qui a pour objectif de promouvoir l’action du parti et d’élever son rendement dans la perspectives des prochaines échéances électorales.
Cette rencontre intervient aussi après une série d’autres réunions, de discussions et d’échanges organisés au niveau des sections locales, provinciales et régionales, a-t-il fait savoir, ajoutant qu’elle se propose notamment d’aider à l’appropriation par les élus du parti à tous les niveaux de la feuille de route de « Tajaddor ». Les élus sont en effet appelés à mettre en œuvre ce Plan à leur niveau local en étroite coordination avec les militants du parti, les présidents et les membres des bureaux des sections locales, provinciales et régionales.
Il s’agit aussi de faire bénéficier les organisations locales du parti du capital de confiance dont jouissent les élus auprès des populations, a ajouté Karim Tej, selon lequel les élus disposent plus de moyens d’action et de plaidoyer que les responsables locaux du parti pour servir les intérêts du parti et des habitants.
Bensar expose le contenu du Plan «Tajaddor»
Exposant le contenu du Plan «Tajaddor», Abderrahim Bensar, membre du BP du PPS a rappelé que cette feuille de route a été adoptée par le Comité central du parti lors de sa dernière session tenue en février 2017 dans le but de redresser la situation, suite aux résultats obtenus lors des élections législatives de 2016.
L’adoption de cette résolution est intervenue donc en réaction aux résultats non satisfaisants obtenus lors des élections de 2016, suite aux pressions exercées sur le parti et autres contraintes et actions ayant visé ses organisations et ses candidats, a-t-il rappelé.
Lors des élections communales et régionales de 2015, le PPS avait enregistré des résultats, qui constituent une avancée réelle du parti. Ses candidats avaient obtenu un nombre de voix jamais enregistré dans l’Histoire du parti, a-t-il affirmé, expliquant que ce score très positif a été réalisé grâce surtout à la bonne réputation de ses ministres, à l’action des membres des deux groupes parlementaires et à la mobilisation de ses militants. Mais le parti n’a pas pu rééditer ces résultats, au cours des élections de 2016, a-t-il rappelé, soulignant que le PPS tablait en effet sur 20 ou 24 sièges lors de ces élections et non 12 dont 5 de la liste nationale et des femmes.
Plusieurs facteurs ont empêché le parti d’obtenir ce qu’il méritait, dont le communiqué royal outre les tentatives et les procédés antidémocratiques auxquels certains partis politiques ont fait appel pour rafler le maximum de voix (pressions de toutes sortes sur les candidats et électeurs, achat des voix, etc…).
Dans le cadre de l’évaluation de ces résultats, le PPS avait estimé qu’il n’avait pas pris à son niveau suffisamment de précautions pour immuniser et consolider les résultats acquis. C’est pourquoi, le Comité central avait souligné que les organisations locales du parti n’étaient pas assez préparées pour préserver les acquis du parti en termes de voix et qu’elles étaient même incapables de capitaliser sur le rayonnement réel du parti.
Après l’évaluation des résultats sur la base des rapports des sections, le Comité central avait adopté le Plan «Tajaddor» dont l’appropriation par les élus du parti est une nécessité pour élargir l’électorat du parti et ce en étroite collaboration avec les sections locales, a-t-il fait savoir. Ce qui requiert aussi davantage d’ouverture sur les organisations de la société civile.
Cette action de refonte des structures locales du parti doit être complétée par une amélioration des finances du parti, condition indispensable pour que le PPS préserve son indépendance ainsi que par la mise en œuvre d’un plan de communication, sachant que toutes les sections régionales auront leur site électronique, dédié à cette fin.
Rachid Roukbane expose le plan d’action
Exposant les modalités selon lesquelles les élus locaux peuvent travailler en symbiose avec les responsables locaux du parti, Rachid Roukbane, membre du BP du PPS a estimé d’abord nécessaire pour les élus de s’approprier parfaitement le Plan «Tajaddor», adopté des suites des reculs du parti aux élections législatives de 2016, qui ont modifié la carte partisane et imposé notamment au PPS de s’adapter à la nouvelle donne.
Pour ce faire, le Comité central avait tenu en février dernier une session, au cours de laquelle il avait réparti ses travaux en trois ateliers : le premier consacré à la production théorique, le deuxième au développement des modes d’action (économie sociale et solidaire et environnement) et le troisième à la question organisationnelle.
Il avait en définitive adopté le Plan «Tajaddor» pour redresser la situation, lequel Plan se fonde sur six axes : politique, social, organisationnel, communicationnel, financier et structurel. Ces axes ont été ensuite développés par un groupe de travail, qui est allé à la rencontre de plusieurs sections, a fait savoir Roukbane. Et c’est donc dans le prolongement de ces rencontres, que la réunion d’aujourd’hui avec les élus du parti se tient dans le but d’entamer les préparatifs des échéances électorales de 2021, a-t-il ajouté.
Au terme de cette réunion, il est prévu de procéder à la création de groupes de travail au niveau national, régional et local qui devront comprendre aussi les organisations locales du parti, des députés et autres élus ainsi que des représentants des secteurs socioprofessionnels. Certains groupes de travail ont été déjà mis en place, en particulier dans les régions où le parti est suffisamment ancré, a-t-il fait savoir, ajoutant que des ateliers de formation seront organisés pendant le mois de Ramadan au profit des élus, qui constituent le cœur battant et la dynamo du parti.
Cette rencontre préliminaire sera suivie par d’autres pour finaliser ce projet, a indiqué pour sa part, Abdessamed Zemzami, qui a pris la relève de Karim Tej à la présidence de la réunion.
Un riche débat ayant sanctionné les travaux de cette rencontre a en effet illustré l’intérêt que les élus locaux du PPS accordent aux affaires de leurs communes et aux préoccupations des citoyens. Ils plaidaient tous de manière sérieuse et convaincante pour améliorer leur rendement et pour le renforcement des services économiques et sociaux dans leurs communes respectives dont (Agoudim, Lakhssasse, Sedina, Ait Sedrate Soufla, Boulemane, Nkhila, Tétouan, Tinghir, Safi, Sidi Kacem, Azilal, Tiznit, Rabat, Casablanca, Médiouna) et bien d’autres.
Leurs propositions portaient en gros sur les diverses actions à entreprendre dans le cadre du Plan «Tajaddor» relatives notamment à la mobilisation des structures locales du parti, à l’engagement des militants et au renforcement de la collaboration entre les élus et les militants. La réussite d’un tel Plan est tributaire du degré d’harmonisation entre les structures locales et les élus, a-t-on souligné.
Nombreux d’entre eux réclamaient davantage de coordination entre les présidents des communes et les départements dirigés par des ministres du parti (santé, eau, habitat), pour aider les élus à tenir leurs promesses faites aux électeurs et à gagner la confiance d’un plus grand nombre d’habitants.
M’Barek Tafsi