Salé, une ville millénaire sans centre-ville et sans perspectives de développement

En dépit de tous les documents d’urbanisme (plans et schémas) dont elle dispose, la préfecture de Salé (1,1 M Hab) est confrontée au cours de son développement à des dysfonctionnements qui remontent à une soixantaine d’années (absence d’un centre-ville, lotissements mitoyens, déficit en services, soit un environnement socio-spatial hétérogène manquant de conditions de vie et d’opportunités d’activités économiques et sociales), indique le premier rapport annuel (2015-2016) de l’Observatoire urbain du Grand Salé (OUS), qui relève de l’Association Sala lmoustqbal .

Selon l’Observatoire urbain du Grand Salé (OUS), ce ne sont guère les documents d’urbanisme qui manquent, mais les moyens de les mettre en œuvre car ils sont rarement adoptés à temps pour accompagner et maitriser le développement et l’orientation de la ville et de ses zones périphériques. Abstraction faite des grands efforts qu’ils nécessitent pour leur élaboration par les services de la commune, de l’Agence urbaine ou du département ministériel concerné, des tels documents ne sont disponibles la plupart du temps, qu’une fois la ville de Salé et ses zones périphériques enregistrent des expansions «inattendues» et «démesurées» qui rendent difficile, sinon impossible la mise en œuvre de telles études, comme le soulignent même ces études.

L’OUS fait toutefois état d’une amélioration relative de la situation, grâce à certains programmes et grands projets nationaux lancés au cours des 10 dernières années (programme de villes sans bidonvilles, programme de mise à niveau urbaine, Initiative nationale pour le développement urbain, programme national d’assainissement liquide, projet des deux rives de Bouregreg….).

Pour débattre de l’intérêt de tels documents, Sala moustaqbal a organisé, mercredi 24 mai, en partenariat avec la fondation Frierich Ebert et l’université internationale de Rabat (UIR) la première rencontre annuelle de l’OUS avec la participation du département ministériel concerné, de l’agence urbaine et de nombreux acteurs de la société civile.

Dans une allocution d’ouverture, le président de l’association, Ismail Alaoui a souligné l’importance du thème dont la dimension sociale, économique et environnementale doit être tenue en compte dans le cadre du développement du pays et de l’amélioration des conditions de vie des populations. Il s’agit aussi de garantir à la vie citadine toutes les conditions de réussite et de stabilité en assurant aux citoyens de bons services de transport, de sécurité et d’assainissement, a-t-il ajouté.

Prenant la parole, la représentante de la fondation Friedrich Ebert Amina Boughalbi a reconnu elle aussi que la cité ne manque pas de documents d’aménagement territorial, qui sont malheureusement en déphasage avec la réalité. De telles études sont souvent réalisées tardivement par rapport aux mutations sur le terrain, ce qui rend difficile leur application.

 Abondant dans le même sens, le vice-président de l’UIR a fait savoir que son établissement a pris l’engagement de contribuer à l’élévation du niveau social, économique et culturel dans son environnement direct. C’est ainsi que l’UIR a signé une convention dans ce sens avec l’agence urbaine et l’agence d’aménagement urbain et est disposée à signer d’autres conventions similaires, a-t-il dit.

 Cette rencontre a été marquée aussi par d’autres interventions, dont celle de Noureddine Chmaou de l’Association Bouregreg, qui a déploré la perte de temps et d’efforts dans l’élaboration de documents et études d’urbanisme, qui restent lettres mortes.

M’Barek Tafsi

Related posts

Top