Si elle ne renie pas le moins du monde ses origines martiales, la prochaine génération du légataire universel du Willys affiche néanmoins un visage et une fiche technique beaucoup plus civilisés et modernes que l’actuelle. Le Wrangler quatrième du nom, dont le «débarquement sur nos côtes» pourrait coïncider avec le salon Auto Expo, en mai prochain, place une attaque décisive dans la bataille qui fait rage entre les véhicules «hauts sur pattes». Même les gentils SUV pourraient en faire les frais!
Le nouveau Wrangler sera présenté en première mondiale au salon de Los Angeles, qui se tiendra du 1er au 10 décembre prochain. Mais des photos de la quatrième génération de ce modèle, apparu en 1987, ont déjà fuité sur le Net. Quelques informations aussi. La plus essentielle d’entre toutes est que le descendant du Willys, qui est, rappelons-le, un des héros du débarquement allié en Afrique du Nord (nom de code : Opération Torch), dont on vient tout juste de commémorer le 75e anniversaire, mais aussi du débarquement en Normandie, conserve dans ses grandes lignes la recette, l’héritage qui a fait la gloire de la dynastie.
Comme son prédécesseur, apparu voilà dix ans, le premier Wrangler conçu durant l’ère FCA (Fiat Chrysler Automobiles) disposera de portières démontables et d’un toit donnant le choix entre un hard-top et une bâche souple. Ses lignes semblent toujours être taillées à la serpe et ses passages de roues carrés sont toujours aussi renflés. Par ailleurs, l’incontournable calandre à 7 ouïes est toujours là, mais elle adopte, toutefois, un galbe délicat à mesure qu’elle se rapproche du capot, probablement par souci d’efficience aérodynamique.
Une autre concession a été faite au coefficient de pénétration dans l’air : le pare-brise est légèrement plus incliné. Pas de quoi bouleverser l’allure générale, cela dit, qui demeurera reconnaissable entre mille.
Le futur Wrangler joue tout de même une partition plus chic, plus premium que celui qu’il va suppléer en donnant à voir des antibrouillards ourlés de chrome. Il joue aussi la carte de la modernité en s’offrant, à l’avant, des feux à LED.
Up-to-date techno
Cela dit, c’est à bord que cette nouvelle itération se rapproche le plus des standards actuels. La planche de bord troque les plastiques durs et sombres contre des inserts assortis à la couleur de carrosserie, ce qui a le mérite d’égayer l’ambiance à bord, franchement pas folichonne sur l’actuelle génération. Ce bandeau teinté est scindé en deux par l’écran de la dernière version en date du système d’infodivertissement U Connect, plus grand que celui qu’il remplace (8,4 pouces, contre 6,5 pouces précédemment), désormais tactile et fort d’une connectivité Apple CarPlay. Cet équipement que l’aventurier de la smala emprunte à des membres de la famille plus premium a de quoi rendre jaloux de fiers représentants du segment des SUV…
Le Wrangler «new age» délaisse aussi l’instrumentation de son aîné. Il opte pour deux gros compteurs davantage dans l’air du temps, qui chaperonnent un écran TFT. Au rayon des nouveautés toujours, notons l’apparition d’un volant multifonction à trois branches qui s’inspire clairement des modèles les plus récents de la marque. En revanche, ADN de franchisseur pur et dur oblige, la poignée de maintien a été jugée inamovible. Elle est implantée en face du passager avant et devrait toujours rendre de fiers services.
Des «dessous» plus affriolants
Garder des capacités de franchissement inégalées devait figurer au sommet du cahier des charges soumis aux concepteurs du nouveau Wrangler. Mais ces derniers ont également été invités à mettre à jour les entrailles de la bête. Sans s’épancher dans les détails, Jeep annonce des trains roulants et des liaisons au sol retouchés dans un souci d’amélioration du confort et des aptitudes de son 4×4 sur l’asphalte et en zone urbaine.
Sous le capot, le bloc diesel 2.2 MultiJet du Cherokee remplacera avantageusement l’antédiluvien 2.8 CRD d’origine Mercedes, qui date de l’époque où le constructeur allemand était lié à Chrysler. La puissance ne devrait pas évoluer (200 ch), mais les bénéfices devraient être légion, tant en matière de consommation que d’acoustique ou de vibrations. Côté essence, c’est le 2.0 turbo des Alfa Romeo Stelvio et Giulia qui sera appelé en renfort.
Concernant les transmissions, en plus d’une boîte mécanique à six rapports, le moteur diesel sera associé à une boîte auto à 8 rapports d’origine ZF alors que le bloc essence fera appel à une boîte auto comptant le même nombre de rapports, mais conçue en interne, chez Chrysler, pour sa part.
Pour faire le tour de la question, sachez enfin que FCA songerait à commercialiser dans un futur proche une version hybride rechargeable. De quoi dépoussiérer définitivement l’image du Wrangler! Gare, cela dit, à ne pas faire exploser les tarifs, qui sont déjà bien assez coquets comme ça!