Les prix des produits pétroliers continuent leur trend haussier. Au moment où l’on s’attendait à une révision à la baisse des prix à la pompe, les distributeurs multiplient leurs marges bénéficiaires sans se soucier du pouvoir d’achat du consommateur ni des réticences des autorités de tutelle.
Certes le cours du baril sur le marché international reste plus au moins fluctuant et fragilisé par les tensions commerciales entre les USA et la Chine qui risquent d’impacter négativement la demande de pétrole au niveau mondial. Mais, les hausses successives des prix des hydrocarbures au Maroc sont jugées exagérées voire injustifiées. Les prix des carburants ont augmenté de plus de 5,2% depuis le mois de mars 2019 et la hausse se poursuit.
Après l’insignifiante baisse des prix à la pompe effectuée à la suite de la pression du département des affaires générales et de la bonne gouvernance, les prix des produits pétroliers augmentent à nouveau sur le marché local. Les variations à la hausse des cours du baril à l’international sont toujours rapidement ressenties chez nous contrairement à la situation inverse où les cours du pétrole reculent, les distributeurs restent muets. Cela se justifie, selon les analyses des opérateurs du secteur, par le décalage horaire et la variation des cours entre les commandes et la réception des produits pétroliers.
Dans tous les cas, les variations des prix se font toujours à sens unique, à savoir celui de la hausse. Une situation qui dit tout sur l’absence de la vérité des prix et sur la défaillance des mécanismes de contrôle et de supervision promis par le gouvernement après la libéralisation du secteur des hydrocarbures et la décompensation des produits pétroliers.
Les prix à la pompe se situent aujourd’hui à un niveau jugé assez élevé par le consommateur. Ils varient d’une station à l’autre. Le prix du gasoil oscille entre 9,15 et 10,6 dirhams le litre. Celui de l’essence reste plus cher, soit une fourchette allant de 10,2 5(prix min) à 11,65 dirhams (prix max) le litre. Cette tendance haussière des prix risque de s’inscrire dans la durée et s’installer encore plus longtemps, notamment après l’avis défavorable des experts du Conseil de la Concurrence qui a considéré non conforme la décision du ministère des affaires générales dans un contexte de libéralisation du secteur.
Le bras de fer continue entre les distributeurs et le ministre des affaires générales et de la gouvernance qui trouve excessives les marges bénéficiaires des pétroliers du Maroc. L’entente entre les deux parties risque de prendre beaucoup de temps avant qu’un ajustement des prix ne soit opéré. Une résistance qui pèse lourdement sur le consommateur qui reste malmené par la dégradation de son pouvoir d’achat et la montée de la poussée inflationniste qui touche une large gamme de produits de grande consommation.
Fairouz El Mouden