Karima Skalli, la diva de la chanson limpide

Il y de ces chants qui crèvent l’écran et enchantent l’esprit. On se rappellera, il y a quelques temps, cette soirée mémorable qui serait, sans doute, gravée dans les annales de l’art composite dans la capitale du Souss. L’occasion de cette béatitude au sens plein du mot n’est autre que la cérémonie de clôture du festival Founoun des poésies marocaines.

«Ce n’est nullement la fin de l’événement, mais bel et bien l’ouverture d’une épopée pittoresque qui n’en finit jamais», s’extasiait Leila Errhouni, la présidente euphorique de cette structure associative.

Il y avait vraiment de quoi être ensorcelé par la magie de l’art spirituel, ce rassemblement pathétique eut retenu en haleine, de bout en bout, l’assistance séduite par le raffinement convivial de la rencontre. On ne pouvait pas tomber mieux avec cette onctuosité pimpante de Karima Skalli, la diva incontestée de la musique douce et limpide. La chanteuse scandée par une foule débordant d’admiration, faisait savourer le classique immortel d’Oum Kalthoum, avec beaucoup de finesse et de sublimation.

On n’en revenait pas, tellement le moment était fastueux et, comme le bonheur était total, la cerise sur le gâteau en rébellion, fit éclater une bourrasque d’émotions. Il ne manquait alors que cette bouffée chatoyante pour donner à ce partage tout le panache d’une manifestation de régal. Le mot de la fin eut, après cette rafale de sensualités fracassantes, toutes les peines du monde à sortir du gosier obstrué de la présidente. Le forum Founoun d’Agadir aura donc permis d’insuffler du punch dans les multiples facettes de notre poésie joliment émergée dans le firmament de la
gloire.

La sérénité paisible de l’instant, en compagnie de cette voix suave et sensuelle, emplissait les cœurs de volupté et de béatitude. Seule Karima Skalli pouvait faire plonger ses auditeurs « complices » dans cet univers féérique, loin de la stridence et du tohubohu du rythme de la musique électronique dans laquelle la jeunesse contemporaine s’immisce corps et âme, emportée par le son endiablé. Là-dedans, la magie de Karima Skalli, l’immixtion est certaine, mais dans la quiétude de l’âme et la jouissance du cœur.

Et c’est tout à l’honneur des initiateurs auxquels les expressions de reconnaissance sont vivement embaumées de gerbes de lilas et d’écumes de vivats, aux renvois soyeux de cet octosyllabe de Victor Hugo :

Le poète en des jours impies

Vient préparer des jours meilleurs

Il est l’Homme des utopies

Les pieds ici, les yeux ailleurs.

Saoudi El Amalki

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