On reviendra encore une fois sur ce joyau du Sud-est, frontalier du voisin algérien, aux confins des patelins sablonneux de Merzouga et de M’hamid El Ghizlane. Blottie dans la somptueuse vallée de Drâa, cette perle saisissante s’enclave et se déshydrate, au cœur d’un temps ardu et austère.
Au fil des années, Zagora gémit sur le toit de l’abandon qui frappe ses populations laborieuses, sous le soleil de plomb en été et le froid glacial en hiver. On ne cessera donc de soulever les affres d’un bout de terre du territoire national, laissé pour compte, durant des décennies. Un patelin sinistré dont le soulèvement massif des indignés risque de mettre ce bijou envoûtant sous la fournaise de l’agitation chaotique.
Zagora est, sans doute, l’une des zones les plus amoindries, en dépit de son potentiel naturel attractif. Ses atouts du bercail renforcent cette singularité, à l’image des étendues dunaires à perte de vue, des essaims de palmeraies uniques au monde et des Ksours et Kasbah aux couleurs ocres flamboyantes, malgré les dégradations corrosives.
La prestigieuse splendeur oasienne qui a constamment marqué cette région du Maroc profond incite les décideurs tant locaux que centraux à œuvrer pour une revitalité de ces sites de rêve et, par conséquent, une vie décente aux populations sédentaires et nomades dont les conditions ne sont pas toujours convenantes. A ce propos, on citera l’état piteux dans lequel se trouve, en autres, la commune rurale de Lblida, sans pour autant ignorer celle des communes qui composent le genèse territoriale de la ville de Zagora.
Il est à rappeler que cette région de plus de 60kilomètres, est particulièrement riche en ressources minières, entre les mines de Lblida et de Bouzar (Or, Argent, Cobalt, Bronze…), exploitées depuis le protectorat, sans que les populations n’en bénéficient également. A force d’emprunter les mêmes passages, les compagnies d’exploitation ont fini par bousiller les accès, par les allers et retours des engins lourds, s’abstenant à réparer la route endommagée. Enfin, il faut bien dire que ces populations qui frappent à toutes les portes sans que les intervenants ne donnent suite aux doléances pressantes des citoyens sont lassés par cette attitude d’indifférence, d’autant plus que les besoins exprimés ne souffrent d’aucune contestation.
A force d’ignorer ces droits légitimes, en particulier le droit à l’eau potable qui demeure la préoccupation majeure, on ne fait qu’aggraver davantage cette situation explosive. Certes, la pastèque qui reste un produit de terroir de premier plan épuise excessivement la nappe phréatique, mais il semble aussi que, cette denrée à laquelle on tient tant s’avère vitale pour la vie des populations et, de ce fait, on ne peut s’en passer.