A Casablanca, la mairie fait le ménage

Session extraordinaire du Conseil de la ville

Le maire de Casablanca passe à l’action pour remettre de l’ordre dans plusieurs secteurs d’activités dans les seize arrondissements, composant le Conseil de la ville de Casablanca. La priorité a été ainsi donnée à la politique de proximité.

En effet, ce vendredi 15 septembre, les membres de la commune urbaine de Casablanca se réuniront en session extraordinaire en vue de valider la résiliation du contrat liant la mairie à la société chargée de la collecte des déchets à Casablanca, Sita El Beida, filiale du Groupe français Suez environnement. Cette décision, déjà approuvée par le bureau de la mairie, n’a été prise par la Commune qu’après avoir émis trois mises en demeure à l’entreprise délégataire suite à ses multiples violations du cahier des charges, ayant suscité la colère des habitants de la ville blanche. A ce propos, la session extraordinaire de ce vendredi ne sera donc qu’une simple formalité puisque le maire dispose d’une large majorité, composée des élus de sa propre   formation politique, le parti de justice et de développement (PJD), du Rassemblement national des indépendants (RNI) et du parti du progrès et du socialisme (PPS), pour approuver la décision de rompre le contrat de gestion déléguée liant les deux parties. La phase transitoire sera gérée par la société de développement local (SDL), «Casablanca services», qui mettra au point un nouveau cahier des charges pour la gestion future du secteur.

Transport public

Après cette question liée à la propreté de la ville, des sources à la commune urbaine affirment que toute une feuille de route est tracée pour redresser la situation de la gestion de la chose locale dans la plus grande ville du pays. L’étape suivante sera consacrée au secteur du transport public en commun, entaché de plusieurs dysfonctionnements. En effet, l’entreprise délégataire du transport public en commun, M’dina Bus viole le cahier des charges, comme l’avait affirmé le maire, Abdelaziz El Omari, à plusieurs reprises.

D’autres, à savoir les sociétés «Luxe Transport», «Rafahiya bus» et «Chennaoui bus» continuent d’exploiter librement plus d’une dizaine de lignes alors que leurs contrats ont pris fin en novembre 2009. Ce constat alarmant a été d’ailleurs clairement relevé par un récent rapport de la Cour des comptes. Dans ce registre, les mêmes sources affirment que la SDL «Casablanca Transport» peaufine un nouveau cahier des charges en vue de confier la gestion du secteur à de nouveaux opérateurs et sur de nouvelles bases. Dans le même sillage, la mairie signera dans les prochains jours le contrat d’exploitation des nouvelles lignes de Tramway avec l’entreprise RATP DEV Casablanca. Autant dire que la commune urbaine manifeste sa volonté d’améliorer le secteur de transport public en commun dans les différentes zones de la métropole. Mais, force est de constater que sans un suivi rigoureux et une gestion transparente, le secteur risque de renouer avec le désordre dans lequel il plonge depuis la mise en place de la formule de gestion déléguée.

Ressources humaines

Au niveau de la gestion des ressources humaines, les mêmes sources précisent que la mairie de Casablanca mettra en place un plan de redressement, de réorganisation et de redéploiement du personnel. Ainsi, le phénomène des fonctionnaires fantômes sera totalement endigué. En effet, les sanctions commencent déjà à tomber. Une fonctionnaire, qui touchait tranquillement son salaire alors qu’elle est confortablement installée en Italie depuis belle lurette, a été radiée des listes du personnel de la Commune. De même, des retraités, maintenus à des fins politiques et népotiques, sous la couverture de «raison de service» et rémunérés, de surcroît, illégalement via une caisse noire de la Lydec et des vignettes de l’Entraide nationale, ont été recensés et devant plier bagage au cours de la semaine prochaine. Leur effectif pléthorique a surpris même les décideurs de la ville et les autorités locales. Tout un lobby, ayant des connexions avec le phénomène des fantômes, a été ainsi démantelé. Cette initiative a été saluée par les cadres de la Commune qui n’avaient pas accès à des postes de responsabilité.

Espace public et circulation

Après la mise en place d’un plan de circulation au centre ville de la métropole, en vue d’assurer plus de fluidité dans la circulation, la célèbre place Nevada a été réaménagée et s’est transformée en un parking souterrain de plusieurs niveaux et espaces de loisirs. Ce parking, qui sera ouvert le 20 septembre, accueillera environ 750 véhicules. Chose qui mettra un terme à l’anarchie des stationnements actuels en surface. Dans le même registre, il a été décidé de réaménager la surface de la place en question par la création de plusieurs aires de loisirs et d’un  espace dédié aux activités culturelles et sportives sous chapiteau ou en plein air. Ces infrastructures s’inscrivent dans le cadre du projet de construction du grand théâtre de Casablanca. Dans ce sillage, la lutte contre l’occupation illégale des espaces publics par les marchands ambulants et les cafetiers est également prévue. Cette campagne, qui a démarré de la place du Prince Moulay Abdellah, sera poursuivie dans les autres zones de la capitale économique du pays, soulignent les mêmes sources, faisant savoir que des projets de sédentarisation des vendeurs à la sauvette seront concrétisés selon une approche participative, en coordination avec les autorités locales. Le chantier est certes immense, mais lorsque la volonté politique se conjugue avec la bonne gouvernance les résultats seront concluants.

B. Amenzou

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