Le député Abbadi revient à la charge : Les prix du poisson n’ont rien de logique

Flambée des prix du poisson

   M’Barek Tafsi

L’initiative ingénieuse du jeune ABDELILAH MOUL AL HOUTE de Marrakech a montré entre autres que la logique de l’offre et de la demande, chère au gouvernement et dont se sert le Secrétariat d’Etat chargé de la pêche maritime pour justifier la cherté du poisson, est loin d’être respectée, étant donné le labyrinthe par lequel le poisson transite avant d’atteindre le consommateur.

La multiplicité des intervenants, des intermédiaires et des spéculateurs à la solde des monopoles qui exploitent les quelque 3500 kilomètres de côtes marocaines a transformé cette logique en syllogisme, qui ne trompe plus personne.

Passé outre ces intermédiaires, le jeune mareyeur ABDELILAH MOUL AL HOUT proposait la sardine à Marrakech, qui n’est pas une ville côtière, à cinq Dirhams, au lieu de 15, 20, 25 ou plus dans des villes au bord de la mer.  

Revenant à la charge, le député Ahmed Abbadi, membre du groupe parlementaire du PPS a souligné dans une question écrite à la Secrétaire d’Etat chargée de la pêche maritime, qu’il est réellement possible que le poisson soit vendu aux consommateurs à des prix bas.

Pour ce faire, a-t-il expliqué, il importe de « cesser de passer par les intermédiaires et les spéculateurs qui, en raison de la multiplicité de leurs cercles, de leur cupidité illimitée et de leur volonté incontrôlable de gonfler leurs marges bénéficiaires, les poissons proposés atteignent des prix exorbitants et illégitimes ».

Le Maroc, a-t-il rappelé, dispose de de deux façades maritimes longues de 3.500 km dont plus de 500 sur la Méditerranée et un peu moins de 3.000 km sur l’Atlantique et donc d’une énorme richesse halieutique, est en contraste complet avec la consommation de poisson par les Marocains à des prix exorbitants.

Il a fait savoir dans ce cadre que quoique positives sur le papier, les mesures dont parle le Secrétariat d’Etat n’ont malheureusement aucun impact positif réel sur le citoyen. Celles-ci concernent notamment la digitalisation de l’opération de la criée publique dans 34 halles aux poissons, la disponibilité de 70 marchés dédiés à la première vente en gros à l’intérieur des ports, au niveau des points de stockage équipés et des villages de pêcheurs, et de 10 marchés dédiés à la deuxième vente en gros en dehors des ports.

Au-delà de ces réalisations, somme toutes importantes, le Secrétariat d’Etat chargé de la pêche maritime est appelé à assumer pleinement ses responsabilités en matière de contrôle et de suivi de manière attentive de l’itinéraire de vente et de commercialisation des produits de la pêche, depuis le déchargement des navires jusqu’aux points de vente au détail.

Il doit également œuvrer pour la réduction du nombre des intermédiaires, des spéculateurs, des monopoles et des stockeurs illégaux de poisson et lancer une véritable lutte contre la vente sauvage du poisson.

*Et le député d’appeler le Secrétariat d’Etat de cesser d’invoquer constamment la logique de l’offre et de la demande pour justifier la cherté excessive du poisson. Cette logique ne signifie pas l’anarchie dans la vente à des prix exorbitants qui dépassent de loin le pouvoir d’achat du citoyen. Sinon quel est le rôle du gouvernement et du département ministériel chargé de la pêche dans la réglementation, le contrôle des pratiques commerciales illégales et la protection des consommateurs, s’est-il interrogé.

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