Sept films étaient inscrits en compétition officielle; le concept de cette édition étant de faire concourir les courts métrages ayant obtenu le grand prix dans différentes manifestations cinématographiques organisées au Maroc. Une sorte de «super coupe» du court métrage. Cela a donné lieu à une sélection très éclectique où se sont détachés les deux films, portés par un vrai regard et par une volonté de témoigner sur le monde et sur le cinéma. L’attente de Zirat se distingue par sa construction en trois sketches autour du thème de l’attente dans un espace indéterminé, traversé par une troupe de musique venue de nulle part, qui scande le récit et lui assure une articulation. Le fil conducteur étant un père hanté par un train qui n’arrive jamais. Le discours est métaphorique tranchant ainsi avec le mélodrame dominant dans tout un courant du cinéma marocain. «Le Borgne» est une surprise agréable au niveau du thème et de son traitement très visuel. C’est une fable cinématographique sur le «voir». Contrairement à l’idée reçue faisant du borgne le roi du pays des aveugles ; ici le borgne s’avère incapable de saisir ce que les autres «perçoivent» sans voir, et choisit ainsi, à la fin, de les rejoindre dans leur cécité apparente.