Abbas Tanji : «Lenteur administrative»

 

D’un autre côté, il fait appel au gouvernement d’être à l’écoute davantage des requêtes et besoins des agriculteurs marocains, afin de mieux les aider à dépasser les difficultés auxquelles ils font face.

Al Bayane : Selon vous, les exportations agricoles marocaines ont-elles été atteintes par les dernières inondations qu’a connues le Royaume ?

A.Tanji : C’est certain. Le Maroc connaît une baisse de ses exportations agricoles vers l’étranger. Le pays a des engagements vis-à-vis de l’Union Européenne, mais aussi a signé des accords de partenariat avec différents pays européens. Les dernières inondations enregistrées dans plusieurs régions du pays, rendent de plus en plus difficile la possibilité de remplir pleinement nos engagements dans le domaine agricole. Les associations d’exportateurs d’agrumes se plaignent des pertes essuyées particulièrement pour ce qui est des agrumes et des tomates.

– Est-ce qu’on observe toujours des retards pour ce qui est de l’acheminement des aides aux sinistrés des inondations du Gharb, ou bien le gouvernement a-t-il réussi à faire diminuer les délais ?

Il existe toujours des efforts de la part du gouvernement pour accompagner et aider les agriculteurs sinistrés. Néanmoins, on sait tous qu’au Maroc, la machine administrative est lente et qui fait qu’on doit passer par une longue hiérarchie et formalités administratives afin d’acheminer les aides aux sinistrés, professionnels soient-ils ou particuliers. Et ce n’est qu’un exemple.

-Existent-ils des chiffres précis quant aux pertes enregistrées cette année dans le secteur agricole marocain ?


Il existe des estimations. Par exemple le secteur des orangers aurait essuyé une perte de -16 %. Il est clair que les pertes ont été considérables, vu l’étendu des inondations de cette année. 

– Que devrez faire le gouvernement pour faire accélérer le rythme dans le cadre des aides octroyées aux professionnels agricoles et les sinistrés de manière générale ?

Le gouvernement a intérêt à écouter davantage les producteurs et les aides pour les mettre à niveau, comme c’est le cas à l’étranger, où l’Etat aide l’agriculteur à produire et pour la consommation intérieure et pour l’extérieur. Au Maroc, c’est très difficile de faire de l’agriculture son gagne pain. D’un côté la main d’œuvre est rare et de l’autre, au cas où elle existe, elle n’est dans la majorité des cas pas suffisamment qualifiée et pose beaucoup de conditions pour accepter de travailler. Ajoutez à tout cela, la cherté des engrais et la rareté de l’eau.

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