Abdellatif Saadi, tête de liste du PPS dans la circonscription El Fida-Mers Sultan, souligne dans cet entretien que l’un des enjeux majeur des élections législatives du 7 octobre prochain est d’obtenir une représentation parlementaire digne du poids politique du Parti du Livre.  Pour lui, la force du parti d’Ali Yata réside dans la qualité de ses candidats, sérieux et intègres, mais également dans son programme ambitieux, inspiré de son référentiel idéologique de gauche.

Al Bayane : quels sont, selon vous,  les enjeux des prochaines élections législatives du 7 octobre?

Abdellatif Saadi : l’enjeu majeur des élections législatives du 7 octobre prochain est celui de poursuivre la consolidation du processus démocratique en vue d’instaurer d’une véritable démocratie parlementaire où la réalité du pouvoir est détenue par le peuple et ce, par le biais de ses représentants démocratiquement élus.

A cela s’ajoute également un point important, celui de l’antagonisme entre les défenseurs de la modernité, de l’ouverture et de la tolérance et ceux qui, à l’opposé, veulent pérenniser le conservatisme au sein de la société marocaine. Mais il est quasi certain que le courant moderniste reste largement majoritaire dans le pays bien que le courant conservateur soit en progression.

Il faut dire que le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) entame ces élections, en présentant des candidats crédibles et sérieux, acquis aux causes de la nation tout en visant à obtenir une représentation parlementaire digne de son poids politique indéniable.

Vous êtes tête de liste du PPS dans la circonscription El Fida-Mers Sultan, comment menez-vous la campagne électorale?

Nous menons une campagne électorale laborieuse mais propre, avec les moyens du bord et une détermination militante. Contrairement à certains candidats qui mobilisent, à coup de millions, des hordes de « Chennaqas » et autres « Mrayquiyas » des élections pour faire campagne à leur place, craignant de faire face eux-mêmes aux électeurs, et éviter ainsi d’essuyer leurs critiques et invectives.  Nous, nous privilégions le contact direct et le débat avec les citoyens pour parler de notre parti, présenter nos candidats et notre programme. Étant donné que le monde a amplement changé, nous tenons à mettre au diapason des NTIC, devenues un moyen de communication incontournable, en utilisant  Facebook, Twitter, entre autres.

Quelle est la valeur ajoutée du programme du Parti du Livre par rapport aux autres programmes des partis politiques?

Il est vrai que les programmes des partis sont devenus similaires, voire interchangeables, du fait des pratiques malhonnêtes de certains partis arrivistes, adeptes du copier-coller, faute d’avoir des têtes pensantes, de visionnaires et  de militants aguerris bien ancrés dans la société . Contrairement à eux, notre parti a élaboré un programme à la fois ambitieux, inspiré de son référentiel idéologique de gauche, socialiste et progressiste mais, en même temps réaliste et réalisable, car adossé à la substantielle expérience acquise par la longue pratique de la gestion de la chose publique du fait de sa participation dans les équipes gouvernementales successives depuis l’ « Alternance  consensuelle » du gouvernement Abderrahmane Youssoufi. Ainsi, comme l’a exposé notre Secrétaire général, le camarade Nabil Benabdallah, notre programme se caractérise par l’engagement du parti à défendre les valeurs de progrès, de la modernité et de l’égalité afin de concrétiser le projet sociétal d’un Maroc juste et solidaire. L’objectif est de corriger les distorsions criardes au sein de la société marocaine en matière de partage des fruits de la croissance. Le deuxième axe propose de concilier efficacité économique et justice sociale. À cet égard, le PPS plaide en faveur d’une croissance économique forte, durable et inclusive. Une économie fortement créatrice de valeur, efficace et créatrice d’emplois productifs et décents, donc socialement utile.

Certains citoyens tournent le dos aux urnes et estiment que les élections ne servent à rien, comment doit-on procéder pour changer cette attitude négative?   

Pour changer l’attitude négative de certains citoyens par rapport aux élections, nous devons les mettre en garde contre les dangers de la non-participation au vote. En effet, en procédant ainsi, ils renoncent à un de leurs droits fondamentaux qui leur sont garantis par la Constitution. De même qu’ils se privent de la possibilité d’influer sur le processus de prise de décision. Or, ces décisions auront un impact direct sur leur vie quotidienne, tant il est vrai que, comme il se dit : « La politique, c’est le problème de tout le monde et (ou bien, car) les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques ». Le maintien du prix du pain à 1.20 Dh, relève bel et bien d’une décision politique. De plus, ils laissent le champ vide aux opportunistes et autres arrivistes pour pourrir le champ politique et fausser la pratique démocratique.

Quel message voulez-vous adresser  aux électeurs ?

Votez pour la liste du PPS. Mais, de grâce, allez voter !

Khalid Darfaf