Al Bayane : Quel bilan faites-vous de l’export agricole et quelles en sont les caractéristiques actuelles ?
A. Mouisset : L’état de l’export va crescendo grâce aux multiples innovations introduites d’une manière volontariste et intelligente. Le Souss représente, en fait, plus de 95% à l’échelon national des produits exportés dont la tomate. On est également passé du système de mono produit à la diversification. C’est un effort considérable déployé dans ce sens, car depuis, on s’est rabattu sur d’autres produits de haute valeur, notamment l’haricot vert qui, il y a vingt ans, grimpait de 20 000 tonnes à 140 000, avec des milliers d’emploi générés, sans parler de logistique, de chaîne de froid, de conditionnement…, puisqu’au départ, l’exportation se faisait par voie aérienne, alors qu’aujourd’hui, on se permet de le faire par voie terrestre, de par les dispositions sophistiquées mises en place. C’est donc une révolution indéniable qui hisse l’export à des positions fort prometteuses. Même cas pour la courgette qui est passée à 50 000 tonnes, ainsi que le poivron, l’asperge, les herbes fines…
Pourriez-vous nous faire part de l’impact de cet effort basé sur la diversité de l’export ?
En effet, nous atteignons maintenant plus de 650 000 tonnes, avec des produits de valeur non consommateurs de ressources hydriques et une valeur ajoutée plus importante. Cette nouvelle approche s’inscrit, en fait, dans une vision de valorisation et d’économie’ d’eau. Même chose pour les agrumes dont le Souss produit 50% à l’échelon du pays, avec plus de 300 000 tonnes. Evidemment, on est affecté par les maladies de la tomate, particulièrement dûes à Tuta Absoluta à 40% de la production Ce qui explique la flambée des coûts sur le marché local. La replantation et le réapprovisionnement en culture d’été s’imposent et l’Etat devrait d’organiser et de réguler, pour mettre fin aux pratiques illicites des intermédiaires…
Que pouvez-vous dire à propos des effets des inondations ?
Nous avons réagi énergiquement à ce phénomène qui, sérieusement affecté les productions. A cet effet, nous avons saisi avec des chiffres parlants les ministères concernés, à savoir l’agriculture et le commerce extérieur, sans malheureusement de suite. L’année blanche risque d’être fatale et nous faisons en sorte que nous puissions récupérer et combler les retards. C’est un effort supplémentaire que nous tentons de fournir avec davantage de mobilisation.