Dans sa course vers la transition électrique, Volkswagen a lancé les travaux de sa première usine de batteries en Allemagne, pierre angulaire de la stratégie du constructeur automobile pour maîtriser cette production actuellement dominée par l’Asie.
Depuis la future usine de Salzgitter, dans le centre de l’Allemagne, Volkswagen « dirigera l’offensive mondiale des batteries », a déclaré le patron du groupe Herbert Diess lors d’une cérémonie en grande pompe.
En conclusion de l’événement, calqué sur les mises en scène d’Elon Musk dans ses usines Tesla, Herbert Diess a symboliquement connecté plusieurs cellules allumant une batterie géante.
Volkswagen s’est fixé l’objectif ambitieux de devenir le plus grand constructeur mondial de voitures électriques d’ici 2025, en injectant des dizaines de milliards d’euros dans cette révolution à marche forcée.
Deux milliards d’euros seront investis dans la nouvelle usine qui sera opérationnelle en 2025, avec l’objectif de produire des batteries pour 500.000 véhicules par an.
« Si l’Allemagne et l’Europe ne veulent pas être distancées par les États-Unis et la Chine, nous devons nous concentrer davantage sur les technologies de l’avenir », a ajouté le patron de Volkswagen, qui ne cache pas son admiration pour les innovations de l’américain Tesla, pionnier de la voiture électrique.
Tesla est venu le défier sur ses terres cette année en ouvrant près de Berlin une usine automobile que le groupe américain veut compléter par une usine de batteries.
A Salzgitter, Volkswagen a produit plus de 60 millions de moteurs à combustion depuis 1970, « la moitié de tous les moteurs » du groupe, a rappelé le chancelier allemand Olaf Scholz lors de la cérémonie.
Le site est désormais appelé à devenir le coeur de l’écosystème électrique de Volkswagen.
M. Scholz a rappelé que la première économie européenne avait pour objectif d’avoir 15 millions de véhicules électriques en circulation d’ici 2030.
Volkswagen veut devenir le premier constructeur européen à fabriquer lui-même une partie de ses batteries et à devenir ainsi moins dépendant de la production asiatique où Chine et Corée dominent ce savoir-faire.
Le groupe vise la « pole position » avec six projets de méga-usines européennes d’une capacité de 40 GWh chacune et une aux États-Unis.
L’Europe ne représentait en 2020 que 3% de la production mondiale de batteries, mais elle a l’ambition de rattraper son retard et vise 25% du marché à la fin de la décennie, avec plusieurs ouvertures d’usines prévues au cours de la décennie.
Le groupe Stellantis, issu de la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, prévoit de construire au total cinq grandes usines de batteries en Europe et en Amérique du Nord.
« Il n’y a pas si longtemps, beaucoup de gens en Allemagne pensaient que les cellules de batterie n’étaient que des pièces de sous-traitance que nous pouvions commander à tout moment en Asie, selon nos besoins », a souligné M. Scholz.