Baisse du déficit budgétaire grâce à la hausse des recettes fiscales

TGR

Kaoutar Khennach

La Trésorerie Générale du Royaume (TGR) a publié ses derniers chiffres concernant l’état des finances publiques marocaines. Il en ressort un  déficit budgétaire de 64,4 MMDH à fin décembre 2024 marque une amélioration par rapport à l’année précédente, malgré une hausse continue des dépenses de fonctionnement et des charges liées à la dette.

Ainsi, le déficit budgétaire s’est établi à 64,4 milliards de dirhams (MMDH), marquant une réduction par rapport aux 74,9 MMDH enregistrés l’année précédente. Ce résultat s’explique par la solidité des recettes fiscales, ainsi que par les performances des comptes spéciaux du Trésor (CST) et des services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), qui ont permis de dégager un solde positif de 20,7 MMDH.

Les recettes ordinaires brutes ont enregistré une hausse significative de 8,7%, atteignant ainsi 367,8 MMDH, contre 338,3 MMDH à la même période en 2023. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des impôts directs (+16,7%), des droits de douane (+2,4%), des impôts indirects (+13,6%), ainsi que des droits d’enregistrement et de timbre (+7,6%). En revanche, les recettes non fiscales ont chuté de 13,5%, ce qui a limité la progression globale des ressources.

Les dépenses ordinaires ont quant à elles progressé de 2,7%, s’élevant à 333,26 MMDH. Cette augmentation découle principalement de la hausse des dépenses de biens et services (+6,4%) et des charges en intérêts de la dette (+15,7%) qui ont atteint 38,66 MMDH. À l’inverse, les dépenses de compensation ont connu une baisse marquée de 37,4%, avec des émissions totales réduites à 24,5 MMDH. En parallèle, les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux ont augmenté de 21,3%, pour un total de 16,27 MMDH.

Malgré l’augmentation des dépenses, le solde ordinaire s’est avéré positif à hauteur de 34,5 MMDH. Cette situation s’explique par une bonne maîtrise des recettes fiscales, qui ont été réalisées à hauteur de 118,7% des prévisions de la loi de finances 2024, ainsi que par une exécution des dépenses ordinaires proche de la prévision (104,9%).

Les comptes spéciaux du Trésor (CST) ont généré des recettes de 193,1 MMDH à fin décembre 2024, en légère baisse par rapport à l’année précédente. Les dépenses émises au titre des CST ont atteint 172,8 MMDH, dont 5,8 MMDH dédiées aux remboursements fiscaux. Le solde global des CST a ainsi enregistré un excédent de 20,3 MMDH.

De son côté, les services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA) ont vu leurs recettes chuter de 9,8% à 3,05 MMDH, tandis que leurs dépenses ont progressé de 1,1%, atteignant 2,68 MMDH.

Les recettes douanières nettes se sont élevées à 92,32 MMDH, en hausse de 9,3% par rapport à l’année précédente. Cette progression provient notamment des droits de douane, de la TVA à l’importation et de la Taxe Intérieure sur la Consommation (TIC) sur les produits énergétiques. Plus précisément, les recettes nettes des droits de douane ont augmenté de 2,4% à 15,95 MMDH, celles de la TVA à l’importation de 10,9% à 58,44 MMDH, et celles de la TIC sur les produits énergétiques de 10,5% à 17,91 MMDH.

Les dépenses de compensation ont baissé de manière significative, s’établissant à 24,5 MMDH, soit une réduction de 37,4% par rapport à 2023. Cette baisse s’inscrit dans un contexte où la politique de compensation a été revue, permettant ainsi de dégager des marges de manœuvre pour d’autres secteurs.

Les dépenses de fonctionnement ont atteint 294,6 MMDH, avec une augmentation notable de 8,5% des traitements et salaires, s’élevant à 164,6 MMDH. Les dépenses de matériel ont progressé de 5,2%, tandis que les charges communes ont diminué de 26,6%.

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