Assaut ministériel à Al Hoceima!

Une flopée de ministres se rend à Al Hoceima pour désamorcer les tensions. Une autre manière plus assagie de se conduire face aux tumultes, au lieu de s’y prendre, les gourdins à la main, comme ce fut le cas, naguère. Cette fois-ci, on s’y met autrement, sur les lieux, avec sérénité,  les dossiers sous les aisselles et les nerfs au froid.

Les émeutiers qui, durant des mois, ont sillonné les rues de la ville, arborant des requêtes au sujet des multiples pénuries affectant leur vie quotidienne, sont conviés, aujourd’hui, à se montrer plus interactifs par rapport à leurs doléances qui sont, certes, celles de larges souches de nombre de régions du pays, loin de toute autre manipulation surenchérique.

Il serait donc loisible de passer au stade de l’écoute et de la concertation, sans emportement conflictuel, pour mettre un terme à la guéguerre et couper court à ses attiseurs. Il n’est pas non plus permis de continuer à sous-estimer le malaise des populations et le calvaire des plus démunis, dans les recoins les plus sensibles, en particulier. Les disparités sociales et territoriales dont les retombées ne tardent pas se faire ressentir, sont à l’origine des soulèvements des masses.

Le détour en force, qui s’effectue présentement par une panoplie de dirigeants du gouvernement, afin de rencontrer de visu les responsables, les élus et les acteurs associatifs, après le dérapage irréfléchi de la majorité, est en passe de prioriser le débat autour des questions vitales du vécu quotidien des citoyens. Une approche fort louable qui mettrait à nu les précurseurs malveillants, d »une part et à remédier de concert aux carences à combler, d’autre part.

Il est bien vrai qu’il n’est pas un secret la volonté de mettre en place des réformes, dans le cadre de la politique des grands chantiers que l’Etat ne cesse de prôner, à travers toutes les régions du Royaume, quoique celle-ci soit entachée de discriminations criardes. Cependant, il n’en est pas non plus évident que cet élan, aussi colossal soit-il, ne soit souvent synonyme de l’épanouissement social des habitants les plus déshérités. C’est la raison pour laquelle tout le souci se doit de se centrer sur l’élément humain.

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