Décès du comédien Boujemaâ Oujoud
Mohamed Nait Youssef
Un début d’année triste pour la scène artistique nationale qui vient de perdre l’un de ses enfants prodiges. Le comédien marocain Boujemaâ Oujoud, alias «Baâzizi», a rendu l’âme, mercredi 3 janvier, après une longue lutte contre la maladie. On le savait malade ces dernières semaines, l’artiste était hospitalisé dans une clinique à Casablanca. Il avait 84 ans. Boujemaâ Oujoud a ouvert ses yeux, en 1940, à la ville blanche, Casablanca où il a fait ses premiers pas dans le domaine de l’art, notamment le théâtre. Très jeune, il a entamé sa carrière artistique dès l’âge de 14 ans avec la troupe de théâtre de Bouchaïb El Bidaoui. C’était en 1954. Sur les planches, au cours des années 60, il a incarné des rôles en travaillant avec des troupes dirigées par El Bachir Laâlaj, Abderrahmane Souiri et bien d’autres figures du théâtre national. Artiste, mais aussi ambassadeur du thé marocain, le défunt, qui était parmi les noms importants de l’humour marocain, a dessiné, avec le fameux personnage «Messaoud », un sourire sur le visage des marocains. Dans le théâtre comme dans le cinéma, Boujemaâ Oujoud a laissé sa trace en participant à des œuvres cinématographiques telles que « Les enfants du soleil » (1961) réalisé par Jacques Séverac, «Le retour de la panthère rose » (1975) de Blake Edwards ou encore dans les films de Souheil Ben Barka « La bataille des Trois Rois » (1991) et « Les amants de Mogador » (2002). «Baâzizi» a franchi également l’univers de la publicité en faisant la promotion d’une marque de thé. Avec un visage toujours souriant, «Baâzizi» a multiplié ces dernières années ses apparitions dans les fêtes et les cérémonies de mariage. Son empreinte est indéniable. Ainsi, sa mort laissera un grand vide dans le monde de l’humour et l’art marocains.