Benabdallah: «Cette réforme est le plus grand défi que le pays doit relever».

Webinaire du PPS sur les métiers de l’éducation et la formation

Outre la cause de l’intégrité territoriale, la question de la réforme du système de l’éducation et de formation est le plus grand défi que le Maroc se doit de relever à l’heure actuelle, a affirmé le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme dans une allocution d’ouverture d’un webinaire, organisé par le parti autour du thème des «métiers de l’éducation et la formation et le défi de la réforme».

A présent, il n’y a pas de défi plus important pour le Maroc que la réforme de ce secteur pour en améliorer le rendement dans l’intérêt du développement du pays et l’éducation des générations montantes, a-t-il dit, rappelant qu’au delà de la justesse des revendications exprimées par les enseignants, ce qui importe le plus pour le PPS, c’est la réussite du pays outre l’amélioration de son système d’éducation et sa réforme pour qu’il soit au service des générations montantes et pour qu’il soit capable d’assurer aux enfants marocains une formation à la hauteur de leurs attentes.

Ceci est possible, surtout que la réforme projetée dans la loi-cadre fait presque l’unanimité de tous, a-t-il indiqué, sachant que cette action s’impose pour rehausser le niveau du système d’éducation et de formation, en s’appuyant surtout, selon le PPS, sur l’école publique, tout en réservant au secteur privé un rôle complémentaire.

Seule l’école publique est à même de garantir le principe de l’égalité des chances pour tous, prévu dans la Constitution, a-t-il rappelé, notant la nécessité d’œuvrer pour une école publique de qualité en remplacement de l’école publique actuelle, dont le rendement laisse à désirer.

Pour la réussite d’une telle entreprise, -t-il dit, il est impératif de permettre à l’enseignant de s’acquitter de sa tâche et à toutes les catégories des personnels du secteur de jouer pleinement leurs rôles, en leur accordant la plénitude de leurs droits.

Selon lui, toutes ces catégories qui s’activent dans le secteur, nonobstant le cadre dans lequel elles s’activent, doivent bénéficier des mêmes droits, sans discrimination aucune. Cette règle de base doit être respectée à tous les niveaux, bien qu’il puisse y avoir des statuts différenciés qui aideraient à gérer le secteur.

Mais ce qui est inadmissible à ce niveau, a-t-il dit, c’est qu’il y ait dans une classe un enseignant qui jouit d’un certain nombre de droits et un autre dans une classe à côté qui en soit privé, bien qu’ils s’acquittent tous les deux  des mêmes tâches dans l’apprentissage des élèves.

Cette discrimination est inadmissible pour le PPS, a-t-il martelé, soulignant la justesse des revendications exprimées aujourd’hui sur la voie publique qu’il faut admettre et faire en sorte qu’il n’y ait plus de discrimination entre eux pour préserver une sorte de paix sociale dans le domaine éducatif, sans lequel il est impossible de faire des progrès et d’atteindre les résultats escomptés.

Tout en appelant au dialogue pour la satisfaction des revendications et le respect des droits des enseignants et de tous les personnels impliqués dans l’œuvre d’éducation et de formation, le PPS ne peut en aucun cas accepter de traiter les manifestations pacifiques de manière violente, une violence que montrent des images véhiculées sur les réseaux sociaux et dont la teneur a été officiellement confirmée.

Le Maroc de 2021 doit rompre définitivement avec de telles pratiques, a-t-il souligné, rappelant que la société mature est celle qui soit capable d’accueillir toutes les revendications et qui s’attèle à assurer au dialogue toutes les conditions de réussite.

Tout en insistant sur cet impératif d’accueillir les revendications des protestataires et d’ouvrir le dialogue avec eux, le PPS les assure de son soutien et leur rappelle la nécessité de tenir compte des ratages et des pertes de temps aux élèves causés par la pandémie du Covid-19 durant les années 2020  et 2021.

Tout le monde est appelé à prendre compte de cette situation, a-t-il ajouté. Et au-delà de la justesse des revendications exprimées, ce qui importe le plus pour le PPS c’est la réussite du pays, l’amélioration de son système d’éducation et sa réforme pour que les générations montantes aient plus de meilleures conditions d’apprentissage.

Organisé à l’initiative du Parti du Progrès et du Socialisme dans le cadre de ses préparatifs en prévision des prochaines échéances électorales, cette rencontre, dont la modération a été assurée par la députée Fatima Zahra Barassat, membre du bureau politique a été marquée par la participation de divers acteurs représentant le mouvement revendicatif, le ministère, le Conseil supérieur de l’éducation et la formation.

Des témoignages sur les discriminations subies par les enseignants en matière de promotion interne et d’autres ont été présentés par les représentants de différentes coordinations.

Des cadres du ministère de l’éducation ont exposé les grandes lignes de la réforme du secteur contenue dans la loi-cadre 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, et plus particulièrement les dispositions concernant les ressources humaines, qui parlent de «la rénovation des métiers de l’éducation et formation et de l’élévation de la gestion des parcours professionnels».

Dans son projet 9, cette loi fait de la formation de base et la formation continue une obligation pour la mise à la disposition de l’école marocaine des capacités qualifiées.

Pour le représentant du conseil supérieur de l’éducation et la formation et de la recherche scientifique, la réforme ne peut avoir lieu sans la participation de l’élément humain, qui est appelé à acquérir les compétences nécessaires pour pourvoir intégrer la société du savoir, des technologies modernes et en particulier des données numériques.

Il a toutefois fait savoir que l’école marocaine connait différentes contraintes et dysfonctionnements. C’est pourquoi quelque 70% des élèves ne maitrisent pas les éléments élémentaires : l’écrit, les mathématiques et l’éducation scientifique comme le souligne des enquêtes de l’OCDE appelée (PISA, TALIS).

Pour le SG de la fédération autonome de l’enseignement, affiliée à l’UGTM, les discriminations subis par les enseignants sont révoltantes et justifient leur mouvement.

Selon lui, le succès escompté de la réforme du secteur doit commencer par la réhabilitation de l’enseignant dans sa dignité et réconcilier les Marocains avec l’école.

M’Barek Tafsi

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