Comme son père, pionnier et visionnaire

Dr Jean Lévy, qui s’était éteint jeudi dernier à l’âge de 58 ans, sera inhumé à Berlin, dans l’intimité familiale.

Après des études primaires et secondaires à Casablanca, il fera des études de médecine dans l’ex-RDA (République démocratique allemande), après l’apprentissage de la langue allemande, à l’institut Herder de Leipzig.

Il sera lauréat en médecine à l’université Karl-Marx de Leipzig, puis, jusqu’en 1992,  interne des hôpitaux de Gera (Thuringe) et de la clinique de Dermatologie de l’hôpital universitaire de la Charité Berlin.

Suivirent trois années de recherche à l’institut de pharmacologie clinique du laboratoire pharmaceutique Schering AG à Berlin.

Et ce n’est qu’en 1995 qu’il a pu ouvrir un cabinet médical en tant que dermatologue à Berlin.

Dès sa première jeunesse, le défunt avait adhéré, à 16 ans, à la Jeunesse Marocaine pour le Progrès et le Socialisme (JMPS), qui porte aujourd’hui le nom de la Jeunesse socialiste (JS).

A ce titre, il avait participé, en 1978, au onzième Festival international de la jeunesse et des étudiants qui s’était tenu dans la capitale cubaine.  L’on se rappelle à l’époque le grand rôle joué par la délégation marocaine pour déjouer les manœuvres algériennes qui tendaient à induire en erreur le mouvement juvénile mondial sur la question du Sahara marocain. L’on se souvient encore de ce jeunot plein d’enthousiasme et de conviction qui n’hésitait pas à aller aux devants des mercenaires pour porter la contradiction. Et grâce à sa maîtrise parfaite de l’espagnol, il était d’un grand apport patriotique et politique auprès des jeunes latino-américains lors du grand événement mondial de La Havane.

A l’Université, Jean a milité au sein de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). De l’ex- RDA, il avait tenté de recréer la Fédération de l’UNEM des pays socialistes…

A Berlin, Dr Jean Lévy était connu pour son assistance permanente aux réfugiés, notamment aux migrants palestiniens et syriens.

Il a pu ainsi attirer une grande sympathie à Berlin par son humanisme et patriotisme.

Vivement le patrimoine judéo-marocain

Durant la dernière décennie, Jean s’était engagé dans la voie tracée par son défunt père, pour prendre, à bras-le-corps, le patrimoine judéo-marocain et la réhabilitation des monuments historiques du patrimoine religieux dans plusieurs villes du Royaume.

Tel père, tel fils, il avait vite bien compris et assimilé les leçons de feu son père et s’était engagé pour la cohabitation entre les Marocains et leurs religions. Jean se voulait pionnier et visionnaire.

Avec des Marocains de divers horizons, il a créé, en hommage à feu son père, l’Association des amis du musée du judaïsme marocain, en implicant des chercheurs de grande valeur, à l’instar de Mohammed El Medlaoui, Driss Khrouz ou encore Jamaâ Baida, Izza Génini ou Sarah Assidon…

Jean avait déjà plusieurs projets dans le pipe…

En plus de l’initiation des «Rencontres Simon Levy», il y a  la publication des travaux de Simon Lévy, tâche prise en charge par le CNDH, Dar Hbibi Cohen au Mellah de Fès, transformée en café culturel, après avoir été habité huit siècles durant par des populations de confession hébraïque…

Il envisageait la mise à la portée des écoliers marocains d’un documentaire sur l’histoire des juifs du Maroc…

Mohamed Khalil

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