Le marché touristique de la fédération de Russie inonde les destinations prisées de la planète. En quelques temps, il s’érige en challenger potentiel de l’industrie des voyages que se disputent, en émulation acharnée, les contrées d’accueil de par le monde entier.
En plus du déferlement effréné des contingents slaves un peu partout dans les quatre coins du globe, le voyageur moscovite, en particulier, est connu pour son tempérament de bon vivant, de dépensier, d’épicurien et surtout d’adepte de l’aventure et de l’exotisme. Certes, cette opportunité ne profite qu’aux sites de proximité qui offrent le même produit, notamment Antalya en Turquie ou encore Charm Cheikh en Egypte. Mais aussi, ce penchant vers ces options est, sans doute, dicté, par les incitations tentantes que mettent en avant les autorités d’Ankara et du Caire, en termes de commodités de l’aérien et du séjour.
Après des années de tergiversation, les décideurs du tourisme marocain sont en passe de se rendre à l’évidence. On ne peut indéfiniment compter sur des marchés traditionnels, en pleine phase de dégénérescence. Dans ce sillage de diversification, le marché russe semble constituer une réelle cible pour leur nouvelle prise de conscience. Avec ses plus de vingt millions de touristes qui sillonnent les divers territoires les plus huppés, la Russie émerge en débouché de choix dans cette cavalcade galopante des voyages.
La motivation au niveau du transport aérien et la qualité en termes de services s’avèrent des leitmotiv de taille pour persuader le cheminement russe vers le royaume.D’autant plus que les russes sont réputés pour être exigeants sur l’aloi de la prestation.
Il serait loisible de répondre à cette condition, somme toute logique, du marché russe. Cependant, la balle est bel et bien, dans le camp des opérateurs du tourisme à Agadir, en particulier, si l’on sait que les structures hôtelières ne sont pas, pour la plupart, vu leur état délabré, en mesure d’honorer les engagements, du moins dans la situation actuelle. Les différents services prestataires ne sont pas non plus, au beau fixe dans une destination qui a beaucoup perdu de son lustre, il y a des lustres.
Comment alors s’y prendre devant un tel dilemme? Rien de rassurant, du moins dans l’immédiat, avec une kyrielle d’hôtels à rénover, une myriade d’habitudes à bannir, d’un escadron de personnel à former…Les russes qui affichent un fol attachement à l’azur, ne sont pas prêts à badiner avec la méticulosité et la perfection.
Le Maroc et, plus en particulier sa première station balnéaire qu’est la capitale du Souss, ont tout intérêt à briguer leur part des randonneurs du géant continent de l’ex empire soviétique. Ils en ont le potentiel persuasif et admiratif ! Le salon de tourisme à MIT, à Moscou qui enchaîne avec la foire de l’ITB de Berlin, du 12 au 15 mars prochain, avec environs 20 000 exposants et plus de 23 000 visiteurs, sera, à coup sûr, une nouvelle occasion pour le domaine, en professionnels et en institutionnels du pays, pour attendrir mais aussi raisonner la marée russe, avec toutes les dispositions nécessaires pour cette démarche d’envergure. Pour ce faire, il va falloir se lever très tôt…?!