L’aventure africaine de l’équipe nationale de football s’est, encore une fois, soldée par un échec, quoique peu désastreux. L’effet de la désillusion se situe, cette fois-ci, beaucoup plus sur le plan émotif du grand public qu’au niveau du rendement de l’effectif.
Certes, la déception est conquérante depuis que le grand public n’est pas encore prêt à digérer cette amertume, après une résurrection notoire du team national. Toutefois, il n’est sans doute pas question de se laisser emporter par des états d’âme trop passionnels pour des résultats plus probants qui s’entêtent à se manifester.
Les protégés du nouveau coach, Hervé Renard, ont fait montre, d’une générosité exemplaire et d’un patriotisme hors pair. Il leur aura suffi un brin de chance sur des moments décisifs pour faire la différence. «Lorsque la vache tombe, les coute aux surgissent !», dit la maxime de chez nous. Il ne devra jamais être le cas à l’égard d’un bourgeonnement de formation en pleine gestation. Ni même d’un entraineur qui vient de prendre en main une équipe déchiquetée. En fait, lorsqu’on prétend construire un ensemble disparate, on devrait cesser d’être trop prolixe et présomptueux.
Le travail assidu, sans fard ni fanfare, l’évolution progressive et discrète, le traitement méticuleux des brèches à colmater dans les divers compartiments de la pratique sportive et le forgement profond en termes de tactique adoptée et de confortement moral, s’avèrent, entre autres, des fondements essentiels de la redynamisation de la sélection nationale. Il s’agit de la réhabilitation féconde et contagieuse d’un état d’esprit collectif qui semble essuyer des revers répétitifs. Pour ce faire, il conviendrait de continuer à faire confiance à toutes les compétences nationales dont regorge la scène sportive nationale. Notre Nation demeure une grande nation de sport, mais, jusque-là, les possibilités techniques et humaines ne sont pas entièrement extériorisées. C’est là le rôle des instances dirigeantes, à commencer par le Comité olympique marocain qu’il va falloir revoir dans son intégralité pour lui insuffler du sang nouveau.
En revanche, il serait peut-être judicieux de revoir à la hausse le rendement des décideurs de la balle ronde qui continuent à se montrer limités et peu créatifs. D’autre part, il serait loisible, à notre sens, de donner encore plus de chances aux «nationaux» de s’épanouir, sans jamais fermer la porte aux «immigrants», car cette approche permettrait, à coup sûr, davantage de possibilités de concentrations et d’homogénéisation du groupe. Pour ce faire, il va sans nul doute falloir se pencher sérieusement sur le championnat national et lui conférer un réel statut professionnel, avec tous les moyens et les atouts à mettre à contribution. On ne saurait prétendre progresser sans assises nationales saines et compétitives!