«Devenir anthropologue chez soi. Interpréter sa propre culture»

Nouvel essai de Hassan Rachik

«Devenir anthropologue chez soi. Interpréter sa propre culture » est l’intitulé du dernier ouvrage de Hassan Rachik, édité fraichement par la  Croisée des Chemins. Dans cet ouvrage, l’auteur revient sur son parcours d’anthropologue. À la description de ses interactions, de ses travaux sur le terrain, de l’infrastructure de ses recherches, s’ajoutent celles de ses années de consultant, de son expérience ethnographique et de sa réflexion sur son métier.

À propos du livre

Traditionnellement, l’anthropologue occidental étudiait une société étrangère mais s’adressait à un public occidental. Depuis quelques décennies, l’histoire de l’anthropologie a connu un changement significatif, la venue d’anthropologues qui lisent et critiquent ce qui est, a été, sur leur «propre» société. Dans ses publications antérieures, Hassan Rachik proposait une critique compréhensive de la littérature anthropologique coloniale et postcoloniale sur le Maroc. Dans le présent livre, il revient sur son parcours, qui s’étale sur quatre décennies, pour examiner ce que devenir et être anthropologue chez soi veulent dire.  Le débat quant à la position sociale de l’anthropologue ne porte plus seulement sur l’ailleurs (l’Occident), le lointain et le regard éloigné mais aussi sur l’ici, le proche, le familier et le regard complice. Se pose une nouvelle question dans l’histoire de l’anthropologie : comment un anthropologue chez soi interprète-t-il sa propre culture?

À travers une restitution réflexive et minutieuse de sa pratique de terrain, de ses conversions disciplinaire et théorique, Rachik vise un degré d’abstraction qui permet de comparer avec d’autres expériences et de répondre à des questions théoriques, ethnographiques, politiques et éthiques en rapport avec le devenir du métier d’anthropologue.

 «Après une quarantaine d’années de pratique de la recherche, j’étais maintes fois tenté de revenir sur mon expérience et sur mes traces. Ce serait malhonnête de ma part de ne pas dire que voyager dans mon passé de chercheur était une motivation essentielle, un immense plaisir mais aussi une angoisse poignante quant aux résultats imprévisibles des courses. Cette motivation a été nourrie par mes recherches sur les expériences d’autres anthropologues. J’étais aussi appelé, par mes étudiants et par mes collègues, à partager avec eux des bouts de mon expérience et des extraits de mes carnets de terrain. Mais je trouvais artificielle cette dichotomie entre l’écrit et l’oral, entre publier les résultats de sa recherche et raconter son expérience de chercheur.», peut-on lire dans un extrait du prélude de l’auteur.

Hassan Rachik est anthropologue, professeur et directeur du Centre marocain des sciences sociales à l’université Hassan-II à Casablanca, professeur visiteur dans des universités américaines, européennes et arabes. Il a consacré ses premières recherches de terrain à l’interprétation des rituels et aux changements sociaux en milieu rural. Il s’est intéressé ensuite à l’étude des idéologies, aux processus d’idéologisation de la religion, et à la sociologie de la connaissance anthropologique. Auteur de plusieurs ouvrages dont Le Sultan des autres, rituel et politique dans le Haut Atlas (1992), Comment rester nomade (2000), Symboliser la nation (2003), Le Proche et le Lointain. Un siècle d’anthropologie au Maroc (2012), L’Esprit du terrain (2016), Éloge des identités molles (2016).

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