Il y a quelques années, le conseil économique, social et environnemental, a rendu publique les conclusions relatives à la gestion déléguée des services publics dans le pays. Cette instance constitutionnelle s’attelle à mettre de l’ordre dans cette attribution qui s’entache, il est vrai, d’un certain nombre de déficits et de dysfonctionnement dans moult départements. Le conseil se veut partisan d’une gestion de nature à permettre aux citoyens un accès abordable et fluide de toutes les prestations publiques.
Durant ces derniers temps, plus précisément à la capitale économique du royaume, les précipitations ont dévoilé le dérèglement de cette formule dédiée au privé. Les citoyens criaient scandale sous les crues qui défonçaient les regards d’eaux pluviales et faisaient affaisser les constructions surannées. La gestion déléguée est ainsi fortement pointée du doigt tant au niveau de la partie délégante que délégataire.
Or, on constatera, par-ci, par-là, une réelle démission des adjudicataires dans tel ou tel service, suscitant un tollé de protestation parmi les populations bénéficiaires. Les cas de ces déficiences ne manquent pas, en particulier à la distribution de l’eau et de l’électricité, ainsi que l’assainissement et la collecte des ordures. Les problématiques de la Lydec et de Amendis ne sauraient, en fait, contredire cet alarmant constat.
Il est bien vrai que, dans nombre de cas, la responsabilité incombe aux collectivités territoriales, en compagnie des autorités locales, au moment de l’établissement des documents contractuels. Pour la plupart, les articles des cahiers des charges ne sont pas souvent bien étudiés au préalable, ce qui en résulte des lacunes flagrantes, sujettes à des litiges d’interprétation. D’autre part, il faut bien dire que, parfois, la concession n’est nullement appropriée, lors de l’application, ce qui engendre, bien entendu, des palabres entre l’attributaire et l’attribuant.
Il s’avère aussi judicieux de mettre en avant des modes juridiques à toutes les formes de concession, de manière à éviter l’amalgame et assurer une meilleure visibilité, pendant les concertations et une mise à contribution plus crédible pour prétendre à un service public de qualité, en direction des résidents. Il va sans dire que ce concept est tributaire d’un observatoire de la gestion déléguée, ainsi qu’un centre d’expertise et de compétences dans le domaine, en vue d’assurer les conditions de réussite, en amont au niveau des consultations et, en aval, pendant l’exécution des dispositions des accords.
Toutes ces démarches se devraient, en effet, de se faire suivre, de très près, par des mesures de supervision, en matière de gouvernance et de transparence. De même, des structures d’accompagnement, de suivi et d’évaluation sont fortement sollicitées lors du fonctionnement de la gestion déléguée, pour éviter tout conflit de mauvaise interprétation de tel ou tel article de la convention.
Ceci étant, il importe de souligner que ce genre de problèmes inhérents aux situations conflictuelles entre les parties concernées est à même de créer des tensions au sein des citoyens qui font appel à des mouvements de protestation, générant de graves états d’instabilité.