Gaz russe : La Russie signe un accord stratégique avec la Chine

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Le partenariat stratégique entre Moscou et Pékin va en se renforçant et c’est le moins que l’on puisse dire après que, ce mardi, le géant gazier russe « Gazprom » ait signé, avec la Chine, un accord en vertu duquel Pékin ne paiera plus ses achats en dollars mais en yuans et en roubles. Ce mécanisme de paiement qui est « mutuellement avantageux, opportun, fiable et pratique » tant pour « Gazprom » que pour la « China National Petroleum Corporation », entreprise pétrolière appartenant à l’Etat chinois, « simplifiera les calculs, deviendra un excellent exemple pour les autres entreprises et donnera un élan supplémentaire au développement des économies » des deux pays, aux dires d’Alexei Miller, le patron du groupe russe.

Il permettra, par la même occasion, à la Russie et à la Chine, de marquer leur opposition à la politique étrangère américaine, de contourner les sanctions occidentales infligées à Moscou et de se rapprocher davantage dans un contexte de fortes tensions au sujet de l’énergie entre la Russie et l’Occident après l’offensive russe contre l’Ukraine.

Cet accord rentre dans le cadre des efforts que déploie la Russie, d’une part, pour réduire sa dépendance à l’égard du dollar, de l’euro et des autres devises dans son système bancaire et ses échanges commerciaux et, d’autre part, pour trouver de nouveaux marchés pour ses exportations d’hydrocarbures.

Pour rappel, Moscou avait, dès la fin de l’année 2019, commencé à livrer du gaz à la Chine par le biais d’un gazoduc de 3.000 kilomètres en Sibérie et signé, avec Pékin, quelques semaines avant le déclenchement de la guerre d’Ukraine, un accord portant sur la livraison de 10 milliards de mètres cubes par an, sur une durée de 25 ans, à raison de 150 dollars les 1.000 m3 soit pour un montant global de 37,5 milliards de dollars.

Au cours de la réunion, en visioconférence, tenue par les deux parties, le président de « Gazprom » a informé son homologue chinois de l’avancée des travaux concernant le gazoduc « Force de Sibérie » qui relie les réseaux de transport de gaz russe et chinois par la route orientale et dont le raccordement, avant la fin de l’année, au champ gazier russe « Kovykta » permettra d’«augmenter le volume des livraisons de gaz à la Chine en 2023 ».

Mais bien qu’en marge de la conclusion de cet accord, le Kremlin se soit félicité de l’approche « équilibrée » de la Chine par rapport à la « crise ukrainienne » et de la « compréhension », par Pékin, des raisons de l’offensive russe, Moscou doit impérativement trouver de nouveaux acheteurs pour son gaz après avoir perdu le client européen car la Chine qui, pour le moment, reste sa principale alternative ne saurait, à elle seule, lui garantir des revenus équivalents.

Vers qui d’autre la Russie va-t-elle devoir se tourner pour écouler son trop-plein d’hydrocarbures en ce moment où, du fait de son offensive contre l’Ukraine, une bonne partie de la planète lui a tourné le dos ?

Attendons pour voir…  

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