De quoi s’agit-il en fait ? Rien moins que de trois tentatives d’achats de match lors du championnat Pro Elite de la saison écoulée. La course au titre était d’autant plus acharnée qu’elle était synonyme de qualification directe à la Coupe du monde des Clubs que le Maroc abritera en décembre prochain.
Alors que tout le monde avait le regard tourné sur l’affaire du match un peu «louche» entre les Mellalalis et le Kénitréens en clôture du dit championnat, c’est finalement l’un des plus grands clubs du Maroc, de par son Histoire et son riche palmarès, qui est éclaboussé. Selon Amine Rbati, cette affaire de tentative de corruption de joueurs adverses «ne se limite pas à un seul match, comme par exemple celui contre la Renaissance de Berkane à Oujda, comptant pour la 27e journée du championnat, que certains qualifient de professionnel. Mais elle a été rééditée avec deux autres clubs qui ne sont autres que le Chabab d’Al Hoceima et le Hassania d’Agadir». Et Amine Rbati d’ajouter : «J’ai été personnellement chargé de verser directement certaines sommes à des joueurs adverses qui ont récupéré ces sommes, mais ont finalement refusé de jouer le jeu.»
Face à ces graves accusations, il faut néanmoins se poser des questions, notamment sur leur timing. Pourquoi Amine Rbati a-t-il attendu le non-renouvellement de son contrat avec le Raja pour faire tout ce déballage ? Une question d’autant plus lancinante que Rbati doit tout au Raja, comme il le confirme lui-même. L’on se rappelle en effet que c’est Fathi Jamal, ancien prospecteur en chef pour l’équipe des Verts, qui a déniché Rbati, alors que cet enfant de Fnideq n’avait que 15 ans. S’ensuivra une carrière toute en réussite, qui conduira successivement Rbati en équipe seniors du Raja, en équipe nationale, à l’Olympique de Marseille, en plus d’une expérience éphémère dans certains clubs nationaux et des pays du Golfe. Autre question : Pourrait-il s’agir d’un règlement de comptes avec Mohamed Fakhir, entraîneur du Raja, que Rbati reconnait n’avoir jamais porté dans son cœur ?
En attendant d’y voir plus clair, nous avons sollicité le porte-parole du Raja, Samir Chaouki, qui a fermement démenti les propos de Rbati, affirmant que son club «est au-dessus de tout soupçon». Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et des sports se dit consterné au cas où «ces propos sont avérés». Pour Mohammed Ouzzine, si affaire de corruption il y a, cela serait comparable à une «trahison nationale» de la part du Raja.