Le gouvernement doit se concentrer sur la recherche de solutions aux problèmes sociaux actuels

Agadir : Nabil Benabdallah revient à la charge

La rencontre publique de samedi dernier  à Agadir, a constitué encore une occasion pour le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohamed Nabil Benabdallah, de revenir sur la principale problématique essentielle du moment : la gestion gouvernementale de la situation politique et sociale. Pour lui, le conflit entre les composantes de la majorité gouvernementale sur la direction du « gouvernement du Mondial » était étrange, alors que l’Exécutif actuel devrait se concentrer sur la recherche de solutions aux problèmes sociaux actuels.

Ces déclarations ont été formulées lors de la rencontre organisée par la section provinciale du parti à Agadir Ida-Outanane, en coordination avec le Forum de la parité et de l’égalité, sur les « contenus de la réforme du Code de la famille ».

Benabdallah a affirmé que parler d’un « gouvernement du Mondial » était prématuré, alors que les citoyens subissent une hausse des prix, des problèmes sociaux. Il a vivement « salué » le gouvernement actuel et ses dirigeants pour leurs nombreux échecs à différents niveaux, ainsi que sur des questions politiques, économiques et sociales cruciales au Maroc, avant d’insister sur la nécessité d’un véritable changement dans de nombreux secteurs essentiels de la vie des Marocains.

Après avoir mentionné, au début de son discours, l’essor et le dynamisme de certaines régions du Royaume, il a attiré l’attention sur le retard observé dans d’autres zones voisines des grandes villes, un phénomène qu’il juge inacceptable pour un pays aspirant à jouer des rôles dans la modernité et la justice spatiale.

Pour lui, « toutes les régions doivent connaître un développement réel comparable à celui des grandes villes, afin de réduire les écarts et les larges fossés ».

Benabdallah a également insisté sur le fait que la priorité du gouvernement devrait être de travailler sur les attentes actuelles des citoyens, plutôt que de se projeter prématurément dans les élections. « Cela interpelle le gouvernement, qui, à un an et demi des élections, au lieu de se concentrer sur les attentes des citoyens, commence à se disputer sur qui arrivera en tête en 2026 et qui dirigera le gouvernement du Mondial ». Il a poursuivi : « Alors qu’il vaudrait mieux se concentrer sur la gestion du gouvernement actuel, et nous verrons la suite…

Et d’ajouter : « Si vous écoutez la voix des Marocains, vous verrez qu’il y a un profond mécontentement quant à ce que le gouvernement n’a pas accompli dans de nombreux domaines. Si nous devons préparer collectivement ce Mondial, la préparation doit être globale, y compris au niveau social…

Le Secrétaire général du PPS a également insisté sur le fait que tous les citoyens, y compris les marginalisés et les habitants des zones reculées, doivent se sentir partie intégrante de la nation et bénéficier du développement, afin de renforcer leur sentiment d’appartenance à un pays riche de son histoire et de sa grandeur.

Il a poursuivi : « Il est essentiel que les citoyens se sentent impliqués dans cet événement et qu’une mobilisation générale soit mise en place pour renforcer ce sentiment d’appartenance. Le développement ne doit pas se limiter aux infrastructures comme les stades et les hôtels pour attirer les visiteurs, mais englober également les aspects démocratiques, la liberté d’expression et des médias indépendants, libérés de toute pression gouvernementale.

Benabdallah a souligné que lorsque les visiteurs étrangers arriveront, ils constateront un progrès global et un véritable effort pour développer l’espace démocratique à tous les niveaux, et non être accueillis dans un climat politique où les décisions sont influencées par l’argent.

Il a clairement accusé le gouvernement de rester en marge des problèmes actuels, tout en se vantant de sa majorité dans les conseils élus, formés, selon lui, de manière souvent illégitime à travers la corruption et l’usage de l’argent.

Taux de croissance et emploi, seuls indicatifs sur le développement

Dans ce contexte, Benabdallah a affirmé que le développement économique ne se fait pas par des slogans, mais par le taux de croissance et d’emploi, et non par des records de chômage persistants dans des villes comme Agadir, Tanger, Casablanca et d’autres pôles économiques. « Les visiteurs du Maroc en 2030 ne doivent pas constater un coût de la vie supérieure à celui de pays développés, où les prix sont devenus extrêmement élevés, comme un kilogramme de viande à 150 dirhams etc…

Les visiteurs du Mondial 2030, a-t-il martelé, doivent trouver une véritable cohésion sociale et un gouvernement capable d’apporter des solutions concrètes. Il a rappelé que ce gouvernement s’était autoproclamé « gouvernement de l’État social », mais que ce slogan restait éloigné de la réalité, en raison de ses échecs répétés. Il a également déclaré la manière dont le gouvernement se vante de la généralisation de la couverture médicale, alors que des institutions officielles signalent que 8 millions de Marocains ne sont toujours pas couverts.

T.M.

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