Pour monsieur tout le monde, l’hémicycle est tout juste une boite où les joutes oratoires se déploient sans que l’on puisse véritablement donner une quelconque intelligence aux échanges entre les parlementaires et les membres du gouvernement, particulièrement lors des questions orales retransmises sur les ondes d’Al Oula.
Le citoyen qui mandate ses représentants lors des élections législatives engage en fait un contrat moral avec ceux en qui il a placé sa confiance. C’est un deal fondé sur l’obligation pour l’élu de porter haut et fort les besoins et les attentes de ceux qu’il représente.
L’électeur citoyen découvre que le contrat passé est vicié, il dénonce l’ineptie de ses parlementaires.
Aujourd’hui, le constat est quasi unanimement partagé par la classe politique et les professionnels de la chose politique, la machine parlementaire dont le business de base est d’assurer le contrôle de l’action gouvernementale. Une machine grippée et qui suit difficilement la dynamique qui caractérise la formation sociale.
Le diagnostic est fait ici et là et l’on s’accorde sur le fait qu’il faut trouver le moyen de marquer une distance par rapport à l’amateurisme au sein de la chambre. Des voix s’élèvent pour décrier le populisme et l’inefficacité qui marquent les séances des questions orales. Le parlement est par ailleurs en posture réactive en matière de production législative. Il ya également nécessité de hisser les débats au niveau des challenges posé par le train des réformes que connaît le pays. Cette situation est en fin de compte dommageable à l’image de l’institution qui produit, sous forme d’amendements, un travail colossal qui passe à la trappe.
La réforme de l’institution parlementaire paraît aujourd’hui comme une demande quasi unanime des forces politiques en présence. Si cette perspective se précise d’ici à la prochaine rentrée politique il va sans dire qu’il s’impose à tous la nécessité de contribuer au lancement d’un débat fécond et sincère afin de tracer une nouvelle feuille de route pour l’institution parlementaire loin de toute contingence. Les efforts devraient se déployer afin de changer l’image du parlement, une institution qui s’agite dans un immobilisme mortel.