Interview avec Youssef Baghdadi, DG de banque Assafa

«La création de l’Institut Bank Assafaa

n’entre absolument pas dans le cadre d’une quelconque stratégie de communication»

La banque participative de Attijariwafabank vient de créer l’Institut Bank Assafaa. Objectif : offrir des cycles de formation à destination de plusieurs cibles : presse, promoteurs immobiliers, notaires, …et tous les corps de métiers susceptibles d’être concernés par les produits de la banque participative. Une manière ingénieuse de prendre le lead en matière de communication par rapport à la concurrence en occupant à travers cet institut une position d’expert grâce notamment à l’édition de publications spécialisées ainsi qu’à l’organisation de séminaires professionnels.

La création de l’Institut Bank Assafaapeut être assimilée à une belle opération de communication de la part de la banque que vous dirigez. Qu’en pensez-vous ?

Comme je vous l’ai dit, l’objectif de l’Institut Bank Assafaa est principalement la formation. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une action sociétale. Nous ne sommes pas là pour vendre. Nous sommes transparents. Si nous avons mis en place cet institut, c’est d’abord pour la place. Par ailleurs, nous avons déjà organisé plus d’une trentaine de séminaires et nous n’avons jamais communiqué à ce sujet. J’ai été personnellement dans les universités, dans les grandes écoles pour animer des séminaires autour de la finance participative. Nous avons même sponsorisé pendant trois ans les olympiades de la finance participative sans jamais en parler. C’est pour vous dire combien notre foi en ce que nous faisons, notre culture de la sensibilisation et du partage, sont ancrées en nous. Cela n’entre absolument pas dans une quelconque stratégie de communication.

Comment qualifieriez-vous le démarrage de Bank Assafaa, tout en sachant que vous avez quelques longueurs d’avance sur la concurrence puisque Dar Assafaa elle a démarré ses activités en 2010 ? Pouvez-vous nous donner quelques indicateurs ?

Malheureusement il est prématuré de communiquer des indicateurs précis. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous avons un réseau de 21 agences et il sera encore plus important d’ici la fin de l’année. Ceci étant dit, il est indéniable qu’il y a une clientèle qui vient nous voir, qui ouvre des comptes et qui est dans l’attente de plus de produits pour la finance participative. Vous l’avez bien vu dans cette formation, les questions portaient sur les produits qui n’existent pas encore.

Peut-on dire que ce démarrage est au moins conforme à vos attentes en termes de nombre de client et de volume d’activité ?

C’est conforme à ce que nous attendions dans le cadre du lancement de la finance participative. Dans les prochains mois, nous communiquerons évidemment nos résultats de manière avec beaucoup plus de détails.

Mais concrètement, notre clientèle est éclectique, il n’y pas de profil type qui soit sorti du lot : il y a des commerçants, des cadres, des hommes d’affaires, …et aussi beaucoup de femmes. Le plus important pour nous est d’apporter des solutions et des services à une frange de la population qui est à la recherche de ce type de produits. Autrement dit, les valeurs que nous affichons doivent être portées par chaque collaborateur sur le terrain.

Quel regard portez-vous sur le démarrage du marché de manière globale ?

Moi j’espère la réussite de tous les opérateurs, car c’est un marché porteur qui s’installe et où chacun peut trouver sa place, et où chaque opérateur a sa manière de faire.

Cependant, on regrette quelque part que ce début ait vu une sortie des Bulletins Officiels qui ne s’est pas faite en même temps que les autorisations de Bank Al Maghrib. Toutes

Nous aurions aimé que la Banque Centrale sorte tout en même temps, ainsi le client ne se serait pas senti pas frustré une fois au guichet de la banque. J’aurais préféré que la convention du compte et que la convention de la Mourabaha viennent en même temps avec la publication au Bulletin Officiel pour que l’on puisse correctement répondre aux demandes des clients une fois qu’ils se présentent en agence.

Pour accompagner le démarrage de Bank Assafaa vous avez mené une campagne de communication de grande envergure mais qui a toutefois été diversement appréciée. Quels retours avez-vous eu à ce sujet ?

Cette campagne que nous avons voulue axée sur les valeurs n’est pas uniquement une campagne de communication classique. C’est une campagne aussi d’engagement de Bank Assafaa. En d’autres termes, Bank Assafaa s’engage sur ces valeurs : chaque collaborateur doit véhiculer ces valeurs. Si un des collaborateurs n’est pas de bonne foi par exemple, il n’a réellement pas sa place au sein de Bank Assafaa. C’est une campagne axée sur les valeurs et sur les engagements de la banque envers sa clientèle par rapport à ces valeurs. Bien entendu, nous lancerons par la suite d’autres campagnes, mais j’ai d’abord voulu signifier, que banque Assafaa a été d’abord construite autour de valeurs. J’ai voulu marqué les esprits en basant cette première sortie exclusivement autour de nos valeurs, car c’est réellement l’ADN de notre banque et c’est la raison pour laquelle nous les affichons dans toutes nos agences. D’ailleurs j’insiste spécialement sur ses valeurs auprès des collaborateurs pour qu’ils puissent être à la hauteur.

A l’échelle mondiale, la Mourabaha constitue 90% de l’activité des banques participatives. Pensez-vous que cela sera également le cas au Maroc ? Qu’en est-il de la commercialisation des autres produits ?

En effet jusqu’à présent, l’essentiel des clients qui se présentent dans nos agences demandent la Mourabaha. D’ailleurs à chaque fois qu’on parle de finance participative, la première question qui vient est «si je veux acheter une maison, qu’est-ce que je dois faire ?». C’est vraiment le produit phare de la finance participative. Concernant les autres produits, nous restons tributaires de Bank Al Maghrib et du Conseil des Oulémas.

Notre stratégie commerciale est bien évidemment basée sur les valeurs, mais aussi sur la proximité avec le client, c’est pourquoi nous avons d’ores et déjà 21 agences. Nous nous appuyons également sur une forte dimension conseil dans nos prestations, en particulier lorsqu’il s’agit d’acquisition de biens immobiliers.

Évidemment tout le monde peut prétendre délivrer du conseil, mais la bataille se jouera en réalité sur le terrain. La plupart des clients lorsqu’ils arrivent face à nos conseillers ne savent même pas quel bien acheté. Nous les informons non seulement sur les programmes  immobiliers, mais aussi sur le rapport qualité/prix, car n’oubliez pas que dans le cadre de la Mourabaha c’est la banque qui se porte acquéreur du bien dans un premier temps. Elle fait donc expertiser le bien et aident ainsi le client à faire le bon choix.

Un mot sur votre politique tarifaire, ainsi que la perception des banques participatives comme étant plus chères que les banques conventionnelles.

Je peux vous assurer que nous sommes parfaitement compétitifs sur le plan tarifaire, il faut seulement garder à l’esprit que nous ne commercialisons pas le même produit que les banques conventionnelles. Il ne faut surtout donc pas comparer les banques participatives aux banques conventionnelles !

Au final qu’est ce qui différenciera Bank Assafaa des autres banques participatives ? Quelle sera sa valeur ajoutée ?

Une chose est sûre, la différenciation ne  se jouera pas sur la tarification mais par la qualité de service de la prestation et la conformité.

Soumayya Douieb

Related posts

One Comment;

  1. Bendaoud lajouad a dit:

    السلام عليكم ورحمة الله تعالى وبركاته. أود أن أخيركم أنني أتوفر على محل تجاري للكراء بشارع محمد السادس بمدينة برشيد ، إذا كانت لديكم فكرة لفتح إحدى وكلاتكم(بنك الصفا ) بهده المدينة ، نظرا لعدم توفر بنك تشاركي ونظرا للحاجة الماسةلسكان هذه المنطقة لهذا النوع من الوكلاء. فمرحبا بكم.الهاتف0668935040

Comments are closed.

Top