Journée mondiale de lutte contre la tuberculose

Il est temps d’agir!

A l’instar de tous les pays de la planète, le Maroc célèbre ce 24 mars 2019 la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose. Cette journée revêt une très grande importance, pour le département de la santé, ainsi que pour tous les professionnels de santé, les associations et l’ensemble des acteurs de la société civile qui contribuent à la lutte contre cette terrible maladie. Un seul mot d’ordre, un même objectif pour tous : il est temps d’agir !  Il est temps de mettre fin à la tuberculose!

Le 24 mars de chaque année, la communauté internationale célèbre la  Journée mondiale de lutte contre la tuberculose pour sensibiliser l’opinion publique aux conséquences sanitaires et socioéconomiques dévastatrices de cette maladie et pour intensifier l’action visant à mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose. Cette date correspond au jour où, en 1882, le Dr Robert Koch a annoncé qu’il avait découvert le bacille à l’origine de la tuberculose, et a ainsi permis d’envisager de diagnostiquer et de guérir la maladie. La tuberculose demeure la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. Chaque jour, près de 4500 personnes meurent de la tuberculose et pas loin de 30 000 contractent cette maladie pourtant évitable et curable.

«Il est temps d’agir» : c’est en l’occurrence le thème choisi  pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose en cette année. L’heure est à la mobilisation générale.  Il s’agit de trouver, de diagnostiquer précocement chaque cas de tuberculose et de démarrer tôt le traitement médical le plus approprié.

Consciente des réels enjeux sanitaires que représente la tuberculose, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) agit sur plusieurs fronts et partout à travers les différents pays de la planète.

Conjointement avec le Fonds mondial et le Partenariat Halte à la tuberculose, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé une initiative intitulée «Find. Treat. All. EndTB» (Trouver. Traiter. Tous) dans le but d’intensifier la lutte antituberculeuse et de garantir l’accès aux soins, en cohérence avec la campagne globale que mène l’OMS en faveur de la couverture sanitaire universelle.

Adopter de nouvelles approches audacieuses

 La tuberculose est une maladie de la pauvreté.  C’est un constat qui ne peut souffrir d’aucune équivoque, partout à travers les différents continents et pays de la planète. Ce sont les populations qui vivent dans la précarité  qui sont les plus atteintes. De ce fait, la tuberculose continue à sévir en raison des déterminants sociaux de la santé, du sous-investissement des gouvernements, des technologies désuètes et du manque de volonté politique.

Il est possible d’éradiquer la TB si la volonté politique et les ressources financières sont dirigées vers des mesures prioritaires : assurer à tous des interventions fondées sur les données probantes, en particulier dans les groupes à risque élevé, et accélérer la recherche afin de mettre au point de nouvelles méthodes pour diagnostiquer, traiter et prévenir la TB.

Aujourd’hui, il est urgent d’agir pour honorer les engagements pris par les dirigeants mondiaux, à savoir : élargir l’accès à la prévention et au traitement,

mieux responsabiliser, garantir un financement suffisant et durable, y compris pour la recherche, mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination et promouvoir une action équitable, axée sur l’humain et qui respecte les droits de l’Homme.

Quelle est la situation au niveau mondial?

En 2016, 10,4 millions de personnes ont contracté cette maladie et 1,7 million en sont mortes.  Plus de 95% des décès dus à la tuberculose surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Sept pays totalisent 64% des cas, avec l’Inde en tête, suivie de l’Indonésie, de la Chine, des Philippines, du Nigéria, du Pakistan et de l’Afrique du Sud.

En 2016, on estime que 1 million d’enfants ont développé la tuberculose et 250 000 en sont morts.

On estime que le diagnostic et le traitement de la tuberculose ont permis de sauver 53 millions de vies entre 2000 et 2016.

Mettre un terme à l’épidémie de tuberculose d’ici 2030 fait partie des cibles pour la santé indiquées dans les objectifs de développement durable adoptés en 2015.

Qu’en est – il au Maroc?

La tuberculose demeure un problème de santé publique non négligeable au Maroc, dont les déterminants sont essentiellement représentés par les conditions socio-économiques défavorables. Un total de 30.897 cas de tuberculose, toutes formes confondues, a été notifié et mis sous traitement en 2017 au niveau des structures du ministère de la Santé.

Rappelons que l’incidence de la tuberculose a atteint 91/100.000 habitants au Maroc, avec 36.000 nouveaux cas chaque année, dont 31.000 accèdent au traitement.

Aussi, et bien que l’incidence estimée par l’OMS ait baissé d’une moyenne annuelle de 1,1% entre 1990 et 2015, celle-ci reste en dessous des attentes des aspirations, tant les déterminants de la maladie sont multiples et se rapportent essentiellement aux conditions socio-économiques des malades, à savoir la pauvreté, l’habitat insalubre et la malnutrition.

Les actions à entreprendre, en vue de réduire significativement l’incidence de la maladie, doivent dépasser le domaine médical pour cibler ces déterminants.

Le traitement de la tuberculose, entièrement pris en charge par le ministère de la Santé, dure au minimum six mois et peut atteindre 18 mois en cas de formes sévères ou compliquées.

Quelle place pour  la prévention?

En matière de prévention des maladies dont la tuberculose, il est clair que c’est l’approche la plus sensée, la plus à même de permettre au plus grand nombre de ne pas être malade ou de contaminer les autres.

Pour ce faire, il y a des mesures de prévention très simples, comme par exemple se mettre un mouchoir sur la bouche lorsqu’on tousse et lorsqu’on crache, mettre la main devant le nez lorsqu’on éternue, que les chambres soient bien aérées, qu’il y ait l’ensoleillement nécessaire au niveau des habitats….

Bien se nourrir aussi, éviter les situations de stress, pratiquer la vaccination BCG pour les enfants à leur naissance, puisqu’elle est obligatoire à la naissance.

Ce qui est également important dans la prévention de la tuberculose, c’est de faire un bon dépistage des malades contagieux. La tuberculose pulmonaire est la plus contagieuse parce que la transmission se fait par voie aérienne.

Il faut aussi dire qu’il y a des signes, des symptômes à connaitre en ce qui concerne la tuberculose, comme la toux qui persiste pendant plusieurs jours, les crachats, la fièvre, les sueurs nocturnes, l’anorexie, l’amaigrissement, une altération de l’état général…

Il faut immédiatement consulter un médecin, que le diagnostic soit fait rapidement et que démarre aussitôt le traitement.

La prévention c’est aussi une population qui est bien informée, sensibilisée, éduquée, d’où l’importance de communiquer avec notre population. C’est un devoir de tous les professionnels de santé, en milieu hospitalier, au niveau des établissements de soins de santé de base.

Le secteur privé a lui aussi un rôle à jouer. C’est aussi le cas des médias de presse écrite et audio- visuelle dont la contribution est essentielle.

Abdelaziz Ouardirhi

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