«Pourquoi faire compliqué lorsqu’on peut faire simple ?», disait le concept du «Rasoir d’Ockham». Ce principe qu’on appelle aussi le rasoir de parcimonie, portant le nom de Guillaume d’Ockham, théoricien franciscain, d’origine anglaise du 14ème Siècle, s’insurge contre tout ce qui peut paraître superflu pour une démarche sommaire.
Le cas du site patrimonial de la fameuse citadelle séculaire, baptisée communément, Agadir Oufella, semble s’engager dans une polémique biaisée et alambiquée, alors qu’il emprunte, enfin, la voie simpliste, entre les mains d’experts historiens et archéologues. On se rappelle, depuis le séisme de 1960, le bastion historique de la cité sinistrée, gisait dans les vestiges et les décombres, pareil à un mastodonte éventré et laissé-pour-compte, pendant plus de six décennies.
A chaque fois, on tentait de remédier à cet opprobre qui faisait la risée de la métropole renaissante à pas de géant, bâti sans aucun symbole identitaire. On se souvient alors que lors du cinquantenaire du tremblement de terre qui avait martyrisé toute une ville, on s’y mettait pour donner vie au site, affligé par l’usure du temps.
On avait pensé à confectionner une gigantesque stèle commémorative sur le sommet du promontoire surplombant l’océan et à y monter un paysage récréatif avec tout ce que le manège pouvait compter de logistique d’accès et de restauration de remparts.
Mais, il faut bien avouer que toutes ces tentatives étaient vouées à l’échec. Pire encore, des coups de rapiéçage irréfléchis, en moments de sursaut d’honneur, n’ont fait que miner l’image d’un bout d’ère de son histoire. En toute honnêteté morale, il convient de reconnaître que ce serait la toute première fois qu’on s’y attelle pour de bon, il y a à peine deux ans, à l’occasion de l’implication salutaire du plan de développement urbain (PDU), ardemment initié par le Souverain et dont la réhabilitation d’Agadir Oufella occupe une place de choix. La société de développement régional du tourisme Souss Massa (SDTR), magistralement orchestrée par Abdelkrim Azenfar, comprenant des chercheurs en Histoire et Archéologie, ainsi que des acteurs de la société civile, se sont mis d’arrache-pied à cette mission d’envergure.
On se rappelle qu’au départ, tout ce beau monde avait le mérite de tenir une conférence de presse afin de lever toute équivoque relative à la tâche assignée. Une franche occasion d’élucider un fait qui prêtait à polémique inhérent à la démolition d’une partie ancienne de la forteresse. Un acte jugé attentatoire à l’originalité et l’authenticité du patrimoine qui avait suscité une forte grogne de la part de certains acteurs associatifs. Mais, il s’est avéré, à croire les répliques explicatives de ce parterre institutionnel en charge du projet, qu’il s’agissait de la destruction de certaines constructions récentes qui n’avaient aucun impact sur l’aspect patrimonial du site. Il importe donc de croire simple, au lieu de chercher à supposer compliqué, comme disait Isaac Newton, l’illustre philosophe britannique : «La vérité se trouve dans la simplicité, et non dans la multiplicité et la confusion des choses».
Aujourd’hui, Agadir Oufella, déjà opérationnel, s’érige en fleuron de toute la communauté régionale et se hisse en véritable bijou à caractère touristique, patrimonial et récréatif. Et c’est tout à l’honneur de ce parterre d’érudits et de responsables d’élus et d’autorité qui étaient derrière la vivification de ce joyau historique, somptueusement enjolivé par la mise en service du fameux téléférique.