La CGEM décline son software

A l’instar de la déclaration afférente au programme de l’Exécutif nouvellement installé, le Patronat a présenté, vendredi dernier, le livre blanc en vue de mettre en exergue son ébauche, dans ce nouvel envol qu’entamera notre pays. Il ne fait  pas de doute que le public et le privé se mettront à pied d’œuvre pour tirer leur épingle du jeu au lendemain de la mise en pratique du nouveau modèle de développement. Tout auréolée par la relance qui se profile crescendo, après la dégénérescence virale, la Confédération met en avant une collection de mesures prioritaires, s’articulant essentiellement autour de la « TPME » (la Très Petite et moyenne Entreprise). Pas moins de dix priorités évoquées et mises en branle au grand jour par l’instance patronale, dont la prestance aussi multiple qu’édifiante témoigne d’un volontarisme avéré de se déployer à la rescousse de l’état mièvre, en termes d’éclaircie économique. En effet, allant d’outils d’accompagnement intégrés en faveur des TPME à l’essor de l’Etat de régulation et de planification, en passant par la capitalisation des PME, évoluant dans des secteurs stratégiques tels le tourisme et l’industrie et autres, le relèvement du code de la commande publique à leurs profits, l’investissement dans la ressource humaine, la mise en avant de la libéralisation du secteur de l’énergie électrique et la décarbonation industrielle, le renforcement des volets de la logistique, de la fiscalité et du code de travail dans le but d’optimiser et de fluidifier la transition socio-économique sont autant de projets qui « hantent » la CGEM, en cette conjoncture impactée à mort par la crise épidémiologique…

Il convient d’avancer que la sortie de cet ensemble collégial mettrait, sans doute du baume dans les cœurs du monde de l’entrepreneuriat, au vu des intentions ardemment annoncées par son patron, au quasi même moment que celui de l’actuel gouvernement faisait de même sous la coupole de l’hémicycle. Mais, il ne suffirait pas de promettre monts et merveilles, encore faudrait-il joindre le propos minaudier à l’acte perceptible. Il importe beaucoup plus de maintenir la stabilité sociétale, en se focalisant pour de bon sur l’assouvissement des besoins rudimentaires des couches déshéritées afin de désamorcer les tensions sociales, générées par les disparités et injustices. Il est bien évident que la CGEM, en tant qu’entité fédérative, se meut à édifier un univers des affaires à même de se mesurer au marché compétitif de tout un entourage infernal. Son souci majeur consiste à structurer et à homogénéiser des entreprises en mesure de relever les enjeux de l’économie nationale. Il serait encore plus judicieux d’en faire aussi des entreprises citoyennes, puisqu’elles ont affaire à une main d’œuvre fragilisée par les affres du coût de la vie au quotidien. La pandémie qui perdure toujours dans les ménages, a dévoilé l’ampleur inouïe de la pauvreté et de la précarité, avec plus de six millions de familles au seuil de la misère absolue que l’Etat, par un bel élan, justement de solidarité et de civisme, avait pu relativement atténuer. Dans ce sursaut national, le privé avait fait montre de générosité exemplaire à la bonne cause, sur l’appel Royal. C’est dire combien le secteur privé pourrait être à la fois performant dans ses projets et solidaire à l’égard du prolétariat. C’est aussi un dilemme certes mais il n’est pas non plus, un luxe pour s’en passer !

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