La grogne des agriculteurs du Souss

Si les agriculteurs de l’export, en particulier ceux des agrumes, endurent le calvaire de la contrainte, que pourrait-on dire à propos des petits paysans qui vivotent dans leurs menus surfaces agricoles ? A croire leurs «jérémiades», les opérateurs de la filière en question, lors d’une récente conférence dans la capitale du Souss, ne cessent d’égrener une myriade de carences qui asphyxient leurs labeurs, depuis l’ensemencement à la commercialisation.

Rassemblés en nombre pour faire le diagnostic de leurs productions et enfanter des panacées appropriées, ils ne manquent pas de fustiger, tout d’abord, l’état de discorde dans laquelle ils se débattent. «C’est en front désuni que nous conduisons notre barque à bon port !», reconnaissent-ils, sans complexe ni dérobade. En fait, enchainent-ils, leur souci majeur réside en la conjugaison de leurs efforts et en l’unicité de leur vision, de nature à confronter les obstacles en force et en cohésion.

Par ailleurs, ils ne manquent pas non plus d’endosser leur malheur au désintérêt dont ils font l’objet, en dépit des avancées notoires constatées dans le Plan Maroc vert. «Ailleurs, notamment en Egypte, en Tunisie ou encore en Turquie, l’Etat assume amplement ses responsabilités en accompagnant, de bout en bout, leur parcours agraire et apportant tout l’appui nécessaire». D’autre part, poursuivent-ils, l’Union Européenne leur assène des décisions drastiques envers leurs productions, en limitant aussi bien les quantités à pourvoir et en exigeant des traçabilités draconiennes.

Ceci étant, il va sans dire également que cette situation est encore plus dramatique en cas de sécheresse, compte tenu de l’état d’aridité et de pénurie hydrique qui n’arrête pas de menacer ces zones, en court de ressources au niveau des nappes phréatiques. Dans le même ordre d’idées, les professionnels du secteur se plaignent de la cherté des coûts d’engrais, des pesticides et des semences, ainsi que des frais de carburant et ceux de la  main-d’œuvre, sans parler des intempéries qui, par moment, occasionnent des ravages dans les récoltes.

Autant de lamentations qui «garnissent» les propos des acteurs de  l’export des agrumes dont le Souss s’érige en région prisée en qualité et en espèce. Cependant, insistent-ils, toutes ces problématiques pourraient être éradiquées par l’entente et le resserrement des rangs de la famille de la filière, en se constituant en groupe de pression pouvant permettre la réalisation de leurs aspirations.

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