La HACA, en attendant l’autre réforme?      

La réforme de la régulation du secteur audiovisuel est un impératif démocratique. Pris sous cet angle, on peut aisément la catégoriser dans le registre du débat politique saint puisqu’il est incontestable que le rôle de la HACA est de préserver et de protéger les valeurs fondamentales de la pluralité démocratique telles qu’elles sont inscrites dans la Constitution de 2011.

Le projet de réforme de HACA comprend plusieurs dispositions visant à la doter de nouveaux outils pour instaurer un paysage audiovisuel diversifié, pluriel, équilibré et complémentaire et à veiller au respect des règles d’expression sur la pluralité des courants de pensée et d’opinion, de la libre concurrence et d’égalité des chances, ainsi que de la transparence dans le secteur de l’audiovisuel.

Mais il n’en demeure pas moins que cette institution doit aussi ouvrer pour l’éclosion d’une industrie de l’image compétitive et rentable. Cette industrie de l’image, qui est une composante clé de l’industrie du spectacle enregistre aujourd’hui des taux de rentabilité vertigineux. Avec la complexité d’Internet, elle est en train d’instaurer, voire d’imposer une standardisation dangereuse de la production et de la consommation du produit culturel. Elle précipite aussi la reconfiguration du secteur des télécommunications et de l’information de sorte à diviser le monde entre les pays producteurs d’image et ceux qui ne font que la consommer. Au Maroc, on est, encore une fois, dans le registre des consommateurs passifs. Le PAM, – Paysage audiovisuel marocain- (à ne pas confondre avec l’autre PAM – Programme Alimentaire mondial -) est maigre est n’arrive pas à se départir de sa propension rentière. Il pèse lourd dans le budget de l’Etat mais ne fais pas le poids devant les productions étrangères, qui envahissent nos télés. Ce volet de la réforme, n’est pas encore à l’ordre du jour. Le secteur privé, faut-il le rappeler, se doit d’investir ce champ avant et non pas après la réforme. Ce qui n’est pas encore le cas.

Najib Amrani

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