La loi de la jungle!

On ne cessera jamais de dénoncer fort certaines pratiques qui sont monnaies courantes dans nombre de régions du royaume. Ces agissements ne se conforment nullement à l’Etat de droit et d’institutions auquel aspire la société marocaine, en particulier dans le monde rural où le dépassement prolifère à la pelle.

Ces conduites arbitraires touchent tout spécialement les couches démunies qui sont souvent victimes d’oppression, au niveau de leurs biens et propriétés. Au grand jour, les ayant droits se font souvent subtiliser le foncier hérité de leurs ancêtres ou encore sont contraints de le céder à des prix dérisoires, car telle  ou telle notabilité influente, en connivence avec des agents soudoyés, se permet d’enfreindre les réglementes établis.

Dans la présente, on citera, entre tant d’autres, le cas de neuf parcelles appartenant à des descendants, depuis des lustres et en faveur desquels la justice aurait rendu un verdict clair et sans équivoque. Les lots en question sont situés au lieu-dit Azazoul, relevant de la commune rurale de Taghazout, au nord de la capitale du Souss et dépendant de la préfecture d’Agadir Ida Outanane.

Récemment, en date du 25 février 2019, après la proclamation du jugement, rendant justice aux propriétaires de ces terrains, on s’apprête à procéder au bornage de ces lopins, sur instruction du parquet de première instance. Ce dernier avait sommé précisément et sans conteste au commandant de la gendarmerie de dépêcher sur les lieux, des forces de l’ordre en suffisance. Cette insistance du procureur s’explique, en fait, par la délicatesse de l’opération qui nécessite davantage de renfort pour assister le fonctionnaire du cadastre en charge du bornage et pour endiguer d’éventuelles intrusions de la part des  contestataires en défaveur desquels la justice aurait rendu public son dernier mot.

Or, à la surprise générale, seul le commandant de la gendarmerie s’était rendu sur place pour cette mission cadastrale. Le nouveau Caid fraîchement nommé et visiblement à court de connaissance du dossier et sans doute, «manipulé» par un cheikh, se présentait également sur les lieux. Comme attendu et s’apercevant de l’indigence des forces de l’ordre, l’attroupement des non-résidents grossissait pour faire entrave de la tâche assignée. Ni le commandant, ni le Caid ne se sont donné la peine de vérifier l’identité de ce rassemblement.

D’aucuns se demandaient alors qui est derrière cette manoeuvre, sachant que le procureur avait bien sollicité la présence de suffisamment de gendarmes afin d’assurer, dans les conditions sécuritaires requises, le bon déroulement de l’opération du bornage et, partant, restituer un droit légal et légitime, à ses détenteurs par la voie judiciaire. Certainement, des appétits du foncier se réveillent pour s’accaparer des terres, par tous les moyens illicites, en contradiction avec les lois en vigueur.

Related posts

Top