La panne syndicale!

L’entité syndicale dans le sud s’indigne actuellement de ce qui arrive à un syndicaliste connu de la région. Un large mouvement de solidarité, arboré dans plusieurs contrées du pays, en faveur de cette victime condamnée à «dédommager» une conserverie de poisson à hauteur de trois millions de dirhams, pour avoir subi des «dégâts» à la fabrique, suite à des grèves qui remontent au mois de mars 2016. Ce même syndicat, conduit par le responsable en question, avait également «occasionné» des désagréments dans nombre d’unités hôtelières, notamment à Ouarzazate, et «généré» pareillement des licenciements parmi les travailleurs.

On s’attendra fort bien à des réactions aussi bien multiples que tumultueuses de la part des ouvriers et des partenaires dans moult entreprises et secteurs. Dans ce sens, il est à rappeler les péripéties houleuses de l’année écoulée, avec ses débrayages répétitifs des syndicats, en vue de recouvrer les droits légitimes et préserver la liberté syndicale. Tout au long de la saison, on appela à une série de grèves, suivie de réactions musclées au niveau des services d’ordre et des ripostes virulentes du patronat envers les manifestants.

La cadence de ces mouvements était telle que les ouvriers et les ouvrières, en particulier dans les entreprises agricoles dans l’export, sombraient machinalement dans la privation assassine, au point qu’ils s’en allèrent, conscience secouée, rouspéter et s’époumoner à cor et à cri devant les locaux des instances concernées. La tension montait d’un cran, mais, malheureusement au détriment des travailleurs qui sévissent sous l’enclume de la grève. L’effort civique dont ont fait preuve toute la saison s’avérait payant, au vu de ces prouesses réalisées, grâce surtout à l’abnégation des ouvriers et le sacrifice des bonnes volontés, axé sur le combat contre les fouteurs de la zizanie syndicale.

Ceux-ci qui se croyaient détenir à jamais les rênes de la manœuvre se mordent, les doigts de ne pas pouvoir peser lourd dans l’affront mené vainement, à brides abattues, à l’encontre des intérêts suprêmes des travailleurs. Pis encore, tel que disait la citation familière «quand on a le domicile en verre on ne se hasarde pas à lapider autrui», les «sages» syndicalistes qui n’arrêtaient pas de fustiger leurs vis-à-vis finissent par tomber un à un, pour parapher Paul Verlaine dans son spleen (chanson d’automne). Et je m’en vais, au vent mauvais, par-ci par-là, pareil à la feuille morte…

Cette année encore, il n’est plus question de céder aux manœuvres de certains syndicalistes qui ne voient que leur intérêt personnel. Ils n’ont pas fini de dire souvent que si l’action militante se déroulait dans les normes, ils ne vendraient plus aucune carte syndicale et fermeraient boutique. Cela veut tout dire!

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