En dépit de la coïncidence avec deux événements sportifs de taille qui ont retenu le souffle des marocain(e)s, le Derby casablancais et le Clasico espagnol, on aura suivi, de bout en bout, les présidentielles tricolores, avec intensité, quoique cela se déroule outre-mer. Il faut dire que le rapprochement historique et la réciprocité multidimensionnelle y sont pour quelque chose!
Aussi bien durant la campagne et les débats y afférents que la journée dominicale du vote, on aura, en fait, vécu une belle démonstration du jeu démocratique sain et fiable. Une dizaine de candidat(e)s, toutes sensibilités politiques, convoitait une place à l’Elysée et faisait usage de tous les moyens légaux pour y parvenir.
Une belle leçon de démocratie où les prétendants ne souffrent d’aucune ingérence ni maîtrise à distance. Le ministère de l’Intérieur, très contesté chez nous, exerçait, chez eux exclusivement, sa mission d’organisation et d’application des lois en vigueur, sans avoir à enrôler ses agents au service de tel ou tel candidat de l’administration.
Il est bien évident que les présentes présidentielles en France revêtent une dimension toute particulière, depuis l’obstination des attaques terroristes abattues sur le territoire de l’Hexagone. Cet acharnement qui pourrait affecter le déroulement de l’opération et précipiter même son report n’a nullement dissuade les électeur (trice)s à le faire, puisque le taux de participation était aux alentours de 70%.
Cependant, il va sans dire que d’autres paramètres exogènes ont aussi pesé sur le choix des favoris. Les rassemblements des compétiteur(trice)s ont mis, durant les échanges publics, en avant les enjeux du pays, en corrélation avec ce qui se passe un peu partout dans la planète.
Effectivement, à voir les discours des candidat(e)s, on relèvera, à coup sûr, leurs préoccupations ardentes de faire de la République, chacun(e) à sa façon, un espace de bonheur et de prospérité. C’est incontestablement un bel exemple de maturité politique et de civisme intellectuel qui ressortent de cette émulation électorale.
En effet, Emmanuel Macron, le premier qualifié qui fait « En marche » sa turbine monétaire, a tenu un discours intelligent tout au long de sa campagne, drainant une large audience de tous bords. De son côté, Jean-Luc Mélenchon, le radicaliste des «insoumis», avait vociféré également un discours percutant mais vachement habile, même s’il avait péché par un certain excès de positions irréalistes comme, à titre d’exemple, l’appel à quitter la zone euro, ce qui a peut-être, compromis ses chances.
Comme à l’accoutumée, La famille Le Pen, second larron du sprint final, à encore profité des malaises de larges franges de la société française pour s’adjuger de bons scores. Évidemment, la classe politique de l’Hexagone est consciente du péril xénophobe et se mobilisera sans doute, pour lui obstruer la route vers l’Elysée.
C’est, au fait, le grand mérite du deuxième tour qui, assurément, sourira une fois de plus, à l’autre challenger Macron, pour qui les voix de droite comme de gauche, seront rassemblées, sans nul doute, pour préserver les valeurs républicaines de la dérive.