A quelques jours de la tenue du salon des pêches maritimes (Halieutis) qui se tiendra à Agadir, comme à l’accoutumée, on revient sur la problématique de ce secteur vital qui a constamment impacté la vie économique du pays. Dans la capitale du Souss, on s’est donc réjoui de cette foire d’envergure internationale mise en place, sur les décombres de l’Agadir Fish Morocco, pour consolider la mise en marche du plan Halieutis.
Il fut un certain temps où les départements sectoriels de l’Etat procédaient par planification. Après la charte nationale de l’éducation nationale, le plan Azur du tourisme, le plan Emergence de l’industrie, le plan vert de l’agriculture, celui de la pêche a déjà accosté dans les quais du littoral national. La politique des plans économiques revient en force dans notre pays, après les triennaux et les quinquennaux mis en œuvre, il y a quelques années, sous le règne de feu Hassan II.
Il est bien évident que l’ébauche d’un plan sur le moyen et le long terme est destiné à diagnostiquer, décortiquer et concevoir des projets de développement réels et réalisables. Pour ce qui est des métiers de la pêche, la mise en oeuvre de la stratégie nationale Halieutis se veut novatrice et détentrice de réformes substantielles, à tous les niveaux du secteur. Sans chercher à polémiquer sur la caducité du cadre proposé ou encore sur le traitement réducteur exercé sur nombre de professionnels, le plan Halieutis est maintenant mis à l’épreuve. Il s’articule, rappelons-le, autour de trois fondements matrices à savoir la durabilité, la performance et la compétitivité, avec les mesures accompagnatrices et les outils-clés de leur concrétisation.
A chacun d’en tirer les conclusions qui s’imposent après son adoption, car il importe peu de camper sur des attitudes de rechignement à son égard, maintenant qu’il s’introduit, depuis un bon moment, dans la phase de l’opérationnalité. Si le projet s’avère globalisant et annonciateur de possibilités immenses d’aller de l’avant, force est de constater que la promotion du secteur est tributaire d’un engagement fort en terme d’assainissement de ses rouages fort déficients.
On conviendra, dans ce sens, que la ressource de qualité est quasiment concentrée dans les larges des provinces sahariennes récupérées. Le gros marché de poisson se fait alors à ce niveau au grand jour et tout le monde y trouve son compte, hormis bien évidemment, l’immunité des caisses de l’Etat amoindrie par les détournements, ainsi que l’équité des pratiques maritimes décapitée par le monopole. On a donc beau peaufiner les stratégies halieutiques les plus ambitieuses qui soient, on ne saura jamais prétendre faire avancer la machine du secteur de la pêche à plein régime, alors que des hémorragies assassines proviennent du sud, là où la loi de l’hégémonie règne toujours.
Il est vrai qu’il est ardu de démanteler ces réseaux illicites qui s’immiscent dans un butin maritime juteux car il est question de gros bonnets de la hiérarchie militaire. Cependant, la mise en fonction saine et performante de la stratégie des pêches maritimes repose inéluctablement sur le nettoyage des eaux du sud de ces prédateurs.
Une démarche qui nécessite, à coup sûr, beaucoup de courage et de civisme.