«Le PPS est un parti légaliste qui défend un projet de société»

«Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) va poursuivre son chemin en restant fidèle à ses convictions», a souligné Mohamed Nabil Benabdallah, vendredi 30 septembre à Casablanca.

Le SG du parti du Livre, qui intervenait dans le cadre d’un cycle de conférences organisé par Initiative TIZI et l’école ESCA, a tenu à rappeler, dans un style pédagogique,  les principes fondamentaux et les constantes idéologiques du parti du Livre. D’ailleurs, il faut dire, selon le leader du PPS, que la création de ce parti ne date pas d’aujourd’hui.  Il compte à son actif plusieurs décennies de militantisme et de combat pour défendre son projet de société. Comme quoi, la finalité du PPS est l’instauration d’un Etat national démocratique, a-t-il précisé. Il s’agit de l’édification d’une société ouverte, basée sur la liberté, l’égalité entre les deux sexes et le partage équitable des richesses.  En outre, un Etat national démocratique est synonyme d’une justice indépendante, d’un Parlement doté d’un véritable pouvoir législatif, d’un gouvernement responsable et de partis politiques crédibles qui sont maîtres de leurs décisions, a expliqué le numéro un du PPS. Un Etat national démocratique, signifie, par ailleurs, un Etat créateur de richesses, une économie forte conciliant justice sociale et efficience et  garantissant la dignité à tous les  citoyens, a-t-il ajouté.

Le PPS est un Parti légaliste

C’est sur ces principes que se fonde la raison d’existence du PPS, qui est d’ailleurs,  un Parti légaliste qui défend avec acharnement ses convictions en tenant compte de certains principes qui constituent le socle de la société marocaine et font partie du noyau dur de son identité, à savoir la religion musulmane et la monarchie, a martelé Benabdallah. Autrement dit, le PPS n’a jamais fait siennes des idées révolutionnaires. Loin s’en faut, il s’agit d’un parti qui a souvent milité pour une monarchie parlementaire et un islam modéré, a-t-il laissé entendre. Assurément, les choses ont beaucoup évolué et un grand pas a été affranchi après l’adoption de la Constitution de 2011. «C’est dans ce cadre que le parti inscrit son action pour défendre la démocratie, la justice sociale… », a précisé l’ancien SG de la Jeunesse socialiste. En plus, l’expérience a démontré la justesse des choix menés par le PPS, faisant allusion dans ce sens à plusieurs décisions prises au niveau gouvernemental et qui portaient l’empreinte du Parti d’Ali Yata, entre autres l’élaboration des cahiers de charge, la loi relative au travail des employés domestiques… « Au sein du gouvernement, on a toujours défendu nos positions avec un argument de gauche», a-t-il fait savoir, avant de mettre l’accent sur le fait que le PPS est porteur d’un véritable projet de gauche qui puise sa légitimité dans les valeurs socialistes.

Par ailleurs, le SG du PPS a abordé dans son intervention l’alliance de son parti avec le PJD. Il a tenu en premierà mettre l’accent sur le fait qu’il existe une grande différence  entre les deux  formations politiques en matière de vision à l’égard de certaines problématiques, notamment l’avortement, la peine capitale et les libertés individuelles et collectives. Cependant, l’alliance avec le PJD avait pour objectif la défense du projet démocratique, point barre, a-t-il déclaré avec insistance. «Il y avait un choix à faire et le PPS a fait son choix en assumant  avec courage ses décisions».

Abordant dans le même ordre d’idées, Benabdallah a insisté sur le fait que la promotion de la condition de la femme constitue la clé de voûte pour l’édification d’une société moderne et démocratique.  Concernant le bilan du gouvernement actuel, le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville a indiqué qu’il s’agit  globalement d’un bilan positif et ce, à plusieurs niveaux, entre autres l’élaboration des lois organiques, le volet social, la réforme de la caisse de compensation qui avait pour but la préservation de la souveraineté économique du Maroc, l’élargissement de la couverture médicale. A cela s’ajoutent la baisse des prix de médicaments, la lutte contre l’habitat insalubre, le fonds d’appui à la cohésion sociale… Et d’ajouter, «ce gouvernement aurait pu même faire mieux si certains partis l’avaient soutenu et respecté leur engagement».

Mettre en place un service national

Sur un autre registre, Benabdallah a mis en garde contre la surenchère sur la question de l’école publique. «On doit reconnaitre que l’échec du système éducatif signifie l’échec de tous les acteurs», a-t-il déclaré avec insistance. «Le secteur privé devrait être considéré comme un complément et non pas la règle. La solution réside dans le renforcement de l’enseignement public », a-t-il noté. Pour ce faire, il a appelé à mettre l’élément humain au cœur de l’élaboration des politiques publiques. Et ce n’est pas tout. La raison recommande l’adoption d’un nouveau modèle de management exigeant la mise en place d’un service national pour pallier les défaillances et corriger les irrégularités. Une telle démarche pourrait s’appliquer parfaitement à d’autres secteurs, tels la santé ou la promotion du monde rural. Solidarité oblige ! Bref, pour le SG du PPS, la bataille de la réforme requiert, outre l’amélioration de la gouvernance,  des partis politiques forts et crédibles avec des convictions fermes et des décisions politiques audacieuses». «Tout est clair aujourd’hui. Il y a deux projets qui s’affrontent. Et l’acte de vote devrait se faire sur la base des considérations politiques et non pas sympathiques ou autre raison quelconque», soulignant dans ce sens que l’intelligence politique c’est de mettre en place  une démocratie inclusive permettant l’expression de toutes les tendances et dans la légalité, car la diabolisation d’autrui ne pourrait déboucher que sur l’extrémisme et pourrait avoir des effets pervers sur le pays. Il a souhaité au final que les partis de la Koutla reprennent leur «élan réformateur».

Khalid Darfaf

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