Le symbole des prix

Tour de France Femmes

La création du Tour de France Femmes en 2022 se double d’une interrogation sur le montant de ses primes après la récente polémique sur leur niveau jugé ridiculement bas dans Paris-Roubaix: à quel niveau se situera le prix alloué à la première lauréate ?

Saluée de tous côtés, la première édition de Paris-Roubaix Femmes a attiré 1,4 million de téléspectateurs le samedi 2 octobre sur France Télévisions, environ la moitié du public TV de la « reine des classiques » courue le lendemain.
Au-delà du succès d’audience compte tenu de la nouveauté, la course gagnée par la Britannique Lizzie Deignan a servi de vitrine pour le cyclisme féminin, en pleine lumière contrairement à l’habitude.

Et mis en lumière, également, via les réseaux sociaux, le montant des prix très inférieur à ceux attribués aux messieurs. L’enveloppe globale de 7.005 euros, dont 1.535 euros pour Deignan, jurait avec les 91.000 euros de Paris-Roubaix masculin (30.000 pour le vainqueur) même si, dans le cyclisme, les prix représentent une part minime de la rétribution des sportifs et sportives, surtout dépendants des salaires et donc du financement des équipes.

« On n’a honnêtement pas fait attention puisque nous étions alignés sur les grilles (de l’Union cycliste internationale) », a expliqué Christian Prudhomme, le directeur de Paris-Roubaix et du Tour de France, au micro de RMC. Soit les montants qui sont attribués aux lauréates des autres classiques féminines, notamment le Tour de Flandres qui en est à sa… 18e édition.

« La polémique ne vient pas des championnes, elle vient de gens un peu plus éloignés du monde du sport et de la réalité économique », a relevé le directeur du Tour en insistant sur l’écosystème du cyclisme féminin et le cercle vertueux à enclencher: « C’est de l’investissement, très clairement. Les courses féminines perdent de l’argent. Ce ne sera sans doute pas le cas, je l’espère, pour le Tour de France Femmes. »

D’ores et déjà, plusieurs sponsors, notamment un partenaire-titre (Zwift), sont engagés dans la nouvelle épreuve qui aura lieu dans la suite immédiate du Tour de France. La première étape commencera à Paris le jour de l’arrivée du Tour masculin sur les Champs-Elysées le 24 juillet prochain.

La retransmission télévisée, élément déterminant pour le développement économique du cyclisme féminin, est également assurée par France Télévisions et les grandes chaînes de l’Eurovision, se félicite-t-on du côté de la société organisatrice (ASO).

S’il est limité l’an prochain à huit étapes, et donc cantonné à une partie seulement du territoire, le Tour de France Femmes est très attendu par le cyclisme féminin, en passe de se structurer pour les équipes. Nombre d’entre elles (Arkea, BikeExchange, Cofidis, DSM, FDJ, Jumbo, Lotto, Movistar, Trek) sont désormais adossées aux formations de l’élite du peloton masculin et les interactions se multiplient.

Dans ce contexte, le montant des prix relève surtout du symbole mais, parité oblige, revêt signification indéniable.

Du côté d’ASO, on étudie une hausse sensible du montant pour Paris-Roubaix, en lien avec le statut de « reine des classiques » de l’épreuve.

Pour le Tour de France Femmes, l’enveloppe devrait être comparable, probablement supérieure, à celle des plus importantes courses d’une semaine du calendrier masculin, pour une durée comparable. A titre de référence, le montant total des prix de Paris-Nice atteint 144.300 euros (16.000 au vainqueur).

Étiquettes

Related posts

Top