Tadej Pogacar, esprit léger et sourire d’affamé

Tour de France

Il voit le cyclisme comme un jeu, distille indifféremment compliments et piques à ses adversaires et assure avoir « la conscience tranquille » sur le dopage: Tadej Pogacar s’est révélé par petites touches sur la route de son deuxième Tour de France.

Voici quelques traits distinctifs de celui qui a remporté dimanche sa deuxième Grande Boucle d’affilée, en s’emparant du maillot jaune dès la 8e étape, bien plus tôt qu’en 2020 (20e étape).

« L’attaque, c’est la meilleure défense », estimait le Slovène de 22 ans le jour où il s’est emparé du maillot jaune (8e étape) en éparpillant ses rivaux dans la première étape alpestre.

C’est la marque de fabrique du maillot jaune: quand l’occasion se présente, il part à l’abordage même s’il possède déjà une avance confortable sur ses adversaires.

Et s’il assure avoir peiné dans certains cols, notamment le Tourmalet, Pogacar le montre rarement sur son visage.

« Quand je souffre, j’ai une expression faciale qui ressemble à un sourire », s’est amusé le triple vainqueur d’étape.

Toujours poli en conférence de presse, Tadej Pogacar a couvert d’éloges certains vainqueurs d’étape et son dauphin au classement général, le surprenant Jonas Vingegaard (Jumbo).

« Je n’ai pas pu le suivre, il a été super fort! J’ai craqué », a-t-il ainsi reconnu après avoir été un instant lâché par le Danois le jour de la double ascension du Ventoux (11e étape).

Le Slovène sait aussi donner des coups de griffe, par exemple à l’équipe du Colombien Rigoberto Uran, un temps 2e. « EF Education a roulé à un moment, mais c’était en descente, c’était un peu bizarre », a-t-il ainsi taclé mardi.

« J’ai la conscience tranquille en ce qui me concerne »: le désormais double vainqueur du Tour a plusieurs fois réfuté les soupçons de dopage nés de sa domination sans partage.

La perquisition opérée mercredi par la gendarmerie à l’hôtel de l’équipe Bahrain, lauréate de trois étapes? « Quelque chose de très étrange, juste un contrôle de plus pour s’assurer que personne ne cache rien. »

Tadej Pogacar a par ailleurs mis en avant les nombreux tests antidopage dont il a fait l’objet pour attester de son innocence.

« Dans le cyclisme, un gars est le plus fort un jour, le lendemain c’est un autre coureur. C’est un jeu pour moi, j’aime y jouer », a-t-il déclaré.

Souvent isolé dans le final des étapes les plus sélectives, Pogacar a défendu bec et ongles son équipe tout au long de la Grande Boucle.

« Beaucoup de choses ont été dites contre UAE », a-t-il observé.

Son analyse personnelle est sans ambiguïté: « nous sommes la meilleure équipe sur ce Tour. »

Après avoir assommé ses rivaux dès la première étape alpestre, au lendemain d’une journée que ses équipiers avaient eu du mal à contrôler, Pogacar a savouré la « petite revanche » prise au nom d’UAE.

Dans les étapes pyrénéennes, le Slovène a particulièrement salué le Polonais Rafal Majka, ancien double vainqueur du maillot à pois, « dont il a beaucoup appris ».

Parfois comparé à Eddy Merckx pour sa mainmise sur la course, Tadej Pogacar a été félicité par le quintuple vainqueur du Tour vendredi lors de la 19e étape.

Mais plus que cet invité prestigieux, c’est sa compagne Urska Zigart, également cycliste professionnelle, qu’il a souvent choisi de distinguer au sein des foules de retour sur le bord des routes.

« Quand je suis passé devant ma compagne et ma famille, c’était un moment de pur bonheur », a savouré la terreur slovène après l’ascension du col du Portet (17e étape).

Avant l’arrivée du Tour en Andorre, le maillot jaune a aussi rappelé que la principauté était chère à son coeur depuis qu’il y a conquis sa première victoire d’étape sur un grand Tour (Vuelta 2019).

« Ma compagne était là, c’était très émouvant », s’est-il souvenu.

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