Le système des semestres pointé du doigt!

En cette ultime manche de saison scolaire, des sentiments d’inquiétude taraudent aussi bien les élèves que leurs parents. Les effets de la panique gagnent les esprits à l’approche des sentences des examens. D’aucuns craignent les résultats des semestres qui pointent, terriblement, l’un après l’autre. En effet, depuis la mise en application du système de deux semestres au cours de l’année scolaire, au lieu de l’ancienne formule de trois trimestres, on ne fait que se préoccuper!

Effectivement, dès que l’apprenant rate le premier semestre, il lui est vraiment difficile, voire impossible de se rattraper dans le second. Car, pour un sept de moyenne, à titre d’exemple, on voit mal comment l’élève pourra remonter ce handicap lors du semestre suivant, avec une moyenne de plus de treize d’un seul coup ! La pente est tellement raide que l’apprenant se trouve dans l’incapacité de tenter cette épreuve, avec des moyens toujours limités, et finit par craquer en abandonnant les cours, abattu par le désespoir.

Dans ce sens, l’ancien système de trois trimestres présente beaucoup plus d’espoir aux élèves qui, après avoir loupé la première épreuve, peuvent toujours tenter les deux occasions restantes, avec beaucoup plus de détermination et de fraîcheur. D’autre part, on constatera avec rancœur les flux des élèves qui accourent vers les établissements privés, juste après leur première déroute en public, estimant que les premiers sont beaucoup plus «généreux», en termes de points et de ce qu’on appelle «le contrôle continu». Dans le même contexte, il faut bien remarquer que la durée du second semestre est beaucoup plus écourtée, puisque les élèves ont la mauvaise habitude de quitter les écoles prématurément, sans que l’on prenne les mesures disciplinaires qui s’imposent. Certes, la formule de deux semestres a été initialement intégrée dans le système scolaire dans un souci de rationalisation des ressources matérielles, au niveau des logistiques lors des examens.

Cependant, pédagogiquement parlant, il s’avère que le système reproduit, chaque année, des pertes considérables en termes de déperdition scolaire, occasionnée particulièrement par des sentiments de désarroi et de déconfiture. Il est vrai aussi que cette situation constitue une aubaine pour l’enseignement privé au sein duquel les «clients» terrorisés trouvent leur seul refuge pour un éventuel sauvetage. Toutefois, on ne peut sacrifier toute une génération d’apprenants pour des calculs réducteurs. Il est donc judicieux de revoir le plus rapidement possible cette formule, surtout que le Plan d’urgence rendra ses derniers soupirs avec la fin de l’année en cours. A ce propos, il est loisible de mettre l’intérêt de l’élève au-dessus de toute autre considération.

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