1,5 million Leaders :
KBA
Tout le monde s’accorde à dire que le continent africain est l’avenir de la planète. Ceci dit, sans instruction de qualité, l’objectif ne peut être atteint. Pour rivaliser avec le reste du monde, l’Afrique devra produire des diplômés en phase avec les attentes du marché du travail. D’ailleurs la dynamique est d’ores et déjà lancée puisque une nouvelle étude révèle que l’Afrique devrait produire 1,5 million de diplômés en 2023, offrant ainsi une solution à la pénurie mondiale de talents. Dans ce même sillage, une nouvelle étude commanditée par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), identifie les talents africains comme étant une solution à la pénurie mondiale de talents. Toutefois, il faut bien se le dire, le réservoir de talents africains continue d’être négligé par les entreprises mondiales, mais pour combien de temps encore ?
L’Afrique ne pourra s’émanciper que par le biais de sa jeunesse instruite et en phase avec la réalité et les attentes du marché du travail. Pour réaliser cet objectif qui tient à cœur à tout le continent, il n’y a pas de mystère, il faut produire des diplômés qualifiés conscient de leurs taches pour le développement de l’Afrique, continent avec le plus grand potentiel, et cela à tous les niveaux.
Pour cela la machine est déjà lancées puisque les universités africaines devraient produire environ 1,5 million de diplômés hautement qualifiés rien qu’en 2023, et pas moins de 1,9 million par an d’ici à 2030.
Cette étude signale cependant que 64% des dirigeants d’entreprises mondiales estiment que leur organisation est confrontée à une grave pénurie de talents, mais seulement 48 % d’entre eux considèrent les talents africains comme une solution à cette pénurie.
Elle met également en évidence l’excédent de compétences spécialisées que possèdent les talents africains, y compris des compétences fondamentales pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies.
Baptisée 1.5 Million Leaders, cette nouvelle étude de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) compare les points de vue de représentants d’universités africaines et de dirigeants d’entreprises mondiales afin d’identifier le rôle que les talents africains pourraient jouer dans la résolution de la pénurie mondiale de talents. En plus de cela, elle met en avant les défis mondiaux qui pourraient être relevés si les entreprises élargissaient leur bassin d’embauche aux diplômés africains.
L’étude de l’UM6P met en évidence l’urgence de la pénurie de talents pour les organisations internationales, comme en témoigne 62 % des hauts dirigeants d’entreprise qui affirment que la seule pénurie de talents à un impact négatif sur le chiffre d’affaires de leur organisation. Les opportunités existantes sont pourtant innombrables. Notonsqu’en moyenne, les grandes entreprises comptent 381 postes vacants, chiffre qui devrait passer à 1 312 d’ici à 2030. En dépit de ce constat, les entreprises mondiales continuent de négliger le vivier de talents africains pour pallier ce problème comme cela est indiqué par 73 % des représentants d’universités.
L’Afrique étant en première ligne face à l’urgence climatique, les entreprises devraient se tourner vers les talents africains pour les aider à relever les principaux défis du 21e siècle en matière de développement durable.
1,5 Million Leaders révèle que les diplômés possèdent les compétences essentielles requises pour contribuer à la réalisation des objectifs mondiaux et environnementaux, en plus de pourvoir les postes vacants. D’ailleurs, on estime que 32 % des diplômés possèdent des compétences en matière de réglementation et de politique environnementales, ce qui revêt une importance cruciale pour la réalisation de l’objectif 13 des Nations unies en matière de développement durable, à savoir l’action pour le climat.
L’Afrique a longtemps souffert de la fuite des cerveaux. C’est l’une des principales causes de la stagnation du continent. Le berceau de l’Humanité encourage donc les étudiants à faire carrière sur le continent, ou du moins à y ramener leurs connaissances . Selon l’étude menée par l’UM6P, 78 % des chefs d’entreprise estiment que les talents qui partent étudier à l’étranger constituent l’une des plus grandes menaces auxquelles sont confrontées les entreprises internationales qui cherchent à développer des activités durables en Afrique.
L’opportunité réside dans des partenariats productifs et dans l’encouragement de l’esprit d’entreprise. Selon la même source, 65 % des représentants d’universités affirment que les entreprises ne parviennent pas à accéder au vivier de talents africains, à défaut de partenariats avec des universités africaines, ce qui révèle une occasion manquée d’exploiter les travaux novateurs menés sur ce marché.
L’entrepreneuriat et les start-ups sont à l’ordre du jour pour les diplômés, davantage que les emplois en entreprise. 80 % des représentants d’universités considèrent les start-ups africaines comme un choix de carrière populaire pour les diplômés africains.
C’est dans cet état d’esprit que le président de l’Université Mohammed VI Polytechnique, Hicham El Habti a déclaré lors de la présentation de cette étude que« l’Afrique ouvre la voie à de nouvelles façons de travailler et de penser, mais de nombreux dirigeants d’entreprise ne parviennent toujours pas à exploiter l’immense potentiel des talents africains ».
Expliquant les objectifs de cette étude menée par l’UM6P, le polytechnicien a d’ailleurs affirmé que« cette étude vise à combler ce fossé en examinant les deux côtés de l’équation : les jeunes ambitieux qui sortent des universités africaines et la demande de talents qualifiés de la part des entreprises mondiales.
« À l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), nous sommes fiers de faire partie du parcours de perfectionnement, en donnant aux leaders de demain les outils dont ils ont besoin pour exceller dans leur carrière ». Conscient du rôle de l’UM6P dans l’édification de l’Afrique de demain, Hicham El Habti a souligné que« nous espérons pouvoir donner à nos étudiants les moyens d’apporter des solutions africaines aux défis mondiaux pour de nombreuses années à venir ».