L’Afrique à mal à ses institutions. Certains de ces dirigeants n’arrivent pas encore à se départir des démons de la guerre froide, du clanisme des temps révolus, des réflexes séparatistes qui n’ont pour dessein que d’affaiblir les grands pays du continent, des rêves de leadership et des idéologies dépassées.
Aujourd’hui, cet hégémonisme est malheureusement toujours bien enraciné au sein même de l’institution confédérale panafricaine. Au moment où le continent africain, de plus en plus que sollicité, attisent les appétits des plus grandes puissances économiques pour son énorme potentiel de croissance et la vivacité de certaines de ses économies régionales, les clans rétrogrades s’activent à le maintenir dans la division et le sous-développement. Une attitude qu’ils s’ingénient à transmettre même aux cadres administratifs de l’organisation unioniste africaine.
Quand Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, s’abstienne à faire son travail conformément à l’acte constitutif et à la pratique de l’organisation et à distribuer dans les délais impartis la demande marocaine d’adhésion aux Etats membres, elle exprime ainsi non seulement son mépris au pacte fondateur de l’UA, mais aussi et surtout à la Souveraineté de tous ses Etats membres. Elle cesse ainsi d’agir en tant que responsable panafricaine tenue par le principe de la neutralité et de la loyauté à la seule cause confédéral, pour devenir partie prenante dans un conflit factice et pion d’un clan contre les intérêts suprêmes du continent. L’Afrique qui a longtemps souffert de cette mentalité ségrégationniste, des guerres civiles et des conflits raciaux, n’en a que cure aujourd’hui de ces divisions idéologiques infantiles.
Certains analystes avaient, à raison d’ailleurs, conseillé à Mme Nkosazana Dlamini, 63 ans, et qui « a certes l’expérience et la poigne que nécessite son poste (à la tête de l’UA), «de ne pas écouter son ex-mari, pas très doué pour la politique étrangère». Son comportement à l’égard du Maroc prouve qu’elle n’a pas retenu la leçon, qu’elle est encore loin de la posture de la femme politique fédératrice dont l’Afrique a besoin aujourd’hui.
Najib Amrani