Beaucoup de langues se sont déliées ces derniers temps dans la capitale du Souss. Certaines mauvaises langues ont même fait, sur les réseaux sociaux, ce constat ci-dessous, non dépourvu d’humour satirique : «La terre a bougé, mais les gens d’Agadir n’ont pas encore bougé !». Dans le même sillage, un haut responsable régional s’est adressé à des promoteurs du golf en ces termes, non sans touche blagueuse qui en dit long : «La terre a tremblé, en signe de joie de votre venue dans nos murs !».
«Rien ne va !», semblent s’accorder à déplorer de nombreuses composantes de la société locale qui ne manquent guère de se constituer en groupes pour grogner à qui peut les entendre. En rythmes persistants, le second mouvement déclenché hier dans l’après midi, dans une vaste place de la ville, lève le ton de plus belle, en vue de vomir les maux d’une cité jugée qui immerge dans «l’immobilisme » sous toutes ses formes. Nul ne parait en mesure de stopper cet entrain de masse qui prend, de plus en plus, de l’ampleur ! Ce n’est ni fortuit ni parcimonieux ce que font ces activistes pour la plupart des jeunes. Bien au contraire, ils arrangent minutieusement leurs actions «civiles» dites pacifiques et se manifestent au grand jour, pour libérer le propos.
Que veulent-ils, ces manifestants? Apparemment, ils n’ont nullement l’intention de se mêler des questions nationales plus élevées que leur niveau d’appréciation. Visiblement, leur préoccupation majeure se limite aux problématiques de la cité et de la région qu’ils estiment contraignantes, en dépit des efforts déployés dans moult domaines. En fait, il ne fait pas de doute que nombre de secteurs battent de l’aile et nécessitent davantage de mobilisation pour assurer leur redressement, en ces temps-ci, depuis que les investissements publics se font rares et que les mégaprojets de l’Etat, à l’instar des métropoles du Royaume, sont aux abonnés absents. Les retombées de ces déficits se répercutent, en effet, sur le climat des affaires d’une part et sur la vie quotidienne des populations, d’autre part. Ce qui explique, en grande partie, la riposte manifeste des jeunes de la ville, tout en se méfiant des extrémistes qui profitent des malaises pour se faufiler dans les rangs et s’octroyer de sordides «gains» politiciens.
Pour ce faire, cette inertie irascible qui écume actuellement des franges des citoyens sollicite des divers décideurs, de quelque registre soit-il, une réelle réanimation dans les maintes sphères vitales. Il n’est plus question de dévaloriser voire d’ignorer l’immense potentiel dont regorge la région à tous les niveaux.
Face à ces répliques massives qui sillonnent aujourd’hui les rues, réclamant équité et réactivité, il est temps pour les décideurs de réagir afin d’éviter tout dérapage.