L’héritage multidimentionnel de Aziz Belal

Au cours de cette dernière séance, Pr Lahcen El Ameli s’est contenté de développer certains fondamentaux de la pensée de A. Belal, précisant qu’il s’agit d’un éminent professeur très méthodique, concis et rigoureux dans ses recherches, ses projets et ses plans de recherche aussi bien envers lui qu’avec ses étudiants et les autres chercheurs.

Selon Pr Abdelaziz Belal, un travail sans plan n’a pas beaucoup de chance de réussir, a-t-il dit, avant de poser la question de savoir pourquoi A. Belal reste inconnu dans les rangs des étudiants. Est-ce que sa théorie est-elle dépassée ou est ce que l’auteur  n’intéresse pas les étudiants actuellement. Loin de tout ça, a-t-il répondu, les étudiants sont aujourd’hui incapables de prendre connaissance des œuvres des anciens et en particulier de ces théories toujours d’actualité sur l’économie du développement et du sous-développement de feu A. Belal, dont les prévisions au sujet des formes d’industrialisation extravertie, fondée sur le capital étranger sont facilement vérifiables (automobile, aéronautique).

Pour feu A. Belal, l’idéal dans toute action de développement par l’investissement, c’est que le capital soit national, fondé sur l’utilisation des ressources nationales et visant à répondre aux besoins internes avant toute autre considération.

C’est l’investissement qui est la locomotive fondamentale du développement, surtout s’il est réalisé à une certaine vitesse et qu’il porte sur un volume important.

Selon lui, il est préférable d’investir directement dans l’infrastructure telle que les industries industrialisantes. Il est préférable aussi que l’investissement soit l’œuvre de l’Etat lui-même qui est en mesure d’orienter cet investissement, selon un plan global de développement du pays.

Prenant la parole, Pr El Abbassi Idrissi a indiqué que feu A. Belal a légué en fin de compte un héritage multidimensionnel en matière d’économie politique et tracé la voie à l’économie du développement, après une analyse scientifique détaillée de la période coloniale et de son économie orientée vers la satisfaction des besoins de la métropole au détriment de la périphérie.

Selon Drissi, l’œuvre d’A. Belal est d’une actualité saisissante, à l’heure de l’assimilation et de la mise en œuvre des différents éléments constitutifs du Nouveau Modèle de Développement, qui insiste lui aussi sur l’efficacité de l’investissement et l’importance du secteur public et l’engagement politique de l’Etat et des différents acteurs.

Pour la réalisation de davantage de justice sociale, A. Belal appelait à la prise en compte sans réserve des facteurs non économiques en particulier culturels et sociaux pour un développement tous azimuts de la société.

Pour ce qui est du Pr Abdelouahed El Jai, Abdelaziz Belal se démarque de tous par son envergure et la richesse de son œuvre colossale en matière d’économie du développement et d’intégration des facteurs non économiques dans ses préoccupations en tant que chercheur, militant et dirigeant.

Outre ses ouvrages connus de tous, A. Belal avait publié des centaines d’articles et présenté des contributions à un grand nombre de rencontres et de colloques, a-t-il dit, rappelant que ses cours universitaires étaient un grand moment de plaisir et de réflexion pour ses étudiants et d’autres attirés par son aura.

En tenant toujours des propos bien argumentés, A. Belal représentait pour les étudiants et l’assistance qui le  suivaient le marxiste type et convaincu , a ajouté Pr. El Jai, affirmant que Pr A. Belal n’avait jamais usé ou abusé de sa position pour endoctriner.

Lui succédant, Pr Said Tounsi est allé plus loin en affirmant que Pr A. Belal se distinguait par son intégrité, sa rigueur et sa méthodologie au même titre que Pr Abdelkader Berrada.

Abdelaziz Belal insistait entre autres sur l’efficacité de l’investissement et les conditions nécessaires pour en augmenter le rendement. Et c’est à l’Etat, selon A. Belal, de jouer pleinement son rôle dans ce cadre, comme l’a démontré la crise de la pandémie du Covid.

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